OLENA ZELENSKA, Pas sans elle – Par Valérie Trierweiler
Lorsqu’ils échangent ce baiser, elle garde les yeux grands ouverts. En ce 21 avril 2021, Olena Zelenska et son mari Volodymyr savourent le résultat de l’élection présidentielle.
Paris, 26 novembre 1974, 16h. La tension est palpable à l’Assemblée Nationale.
Au dehors, des femmes crient et s’indignent, un chapelet à la main.
A l’intérieur, on se presse pour avoir sa place dans les tribunes de l’hémicycle. Les équipes de télévision s’apprêtent à filmer, pour la première fois, un débat qui fera date.
Simone Veil, alors Ministre de la Santé, se lève du banc du gouvernement. Elle se dirige vers la Tribune.
Chignon parfait, comme à l’habitude, un chemisier violet à large col, une longue rangée de perles, elle est prête.
L’hémicycle est massivement composé d’hommes. 481, sur 490 députés.
Face à eux, dans quelques minutes, elle va défendre un projet de loi qui enflamme la presse et le pays : le droit à l’avortement, jusqu’ici interdit sous peine de sanctions pénales.
Si elle réussit, sera un pas décisif pour les femmes. Elles subissent des pratiques clandestines dangereuses et traumatisantes, parfois au péril de leur vie. L’année dernière, une première tentative avait échoué face à la même majorité. Mais c’était l’année dernière, et ce n’était pas elle.
Texte : Marine Guez Vernin / Voix : Juliette Degenne