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SCOOP : LES HOMMES AUSSI ONT UN CLITO !

SCOOP : LES HOMMES AUSSI ONT UN CLITO !

« Messieurs, vous êtes dotés d’un organe offrant un plaisir inouï…vous ne le saviez pas ? Il n’est pas trop tard pour se faire du bien. Mais attention…tabou ! »

Pour tout vous dire…j’hésitais…

Je sentais bien qu’il y avait quelque chose à faire, à raconter, une histoire qui sortait d’un placard…

Alors je me suis lancé.

J’ai attendu une réunion, ici, à podcast story…

Et j’ai lâché le morceau.

Les réactions ?

Du côté des hommes hétéros, j’ai senti un sacré gène, une négation, un choc, quel que soit l’âge entre 25 et cinquante ans…mais j’ai aussi cru percevoir une certaine curiosité …

Du côté des femmes, un amusement, un sourire étonné et parfois…complice…du genre, nous, on est au courant…

Alors je me suis dit, si ça choque les uns et amuse les autres…allons-y, faisons un podcast, racontons le mystérieux  tabou du plaisir prostatique.

Fabien a quarante ans, une compagne, deux enfants âgés de 6 et 8 ans.

Madame est DRH dans une entreprise de services à la personne, lui est graphiste pour une plateforme de diffusion de séries et de films…ça marche pour les deux.

On peut dire que tout va bien.

Sauf, évidemment, la fameuse routine qui s’installe dans ce monde bien réglé, après une dizaine d’années de vie commune.

Travail, RTT, vacances, enfants…

Sorties au cinéma et restaurant de temps en temps.

On connaît la chanson, c’est l’ennui qui arrive.

Et qui investit silencieusement la vie de couple.

Et sa vie sexuelle.

Précisons tout de suite, c’est un détail important, que Fabien est un hétérosexuel convaincu.

Il est de son époque, ni choqué ni hostile à l’homosexualité, mais il n’en est pas, il le sent, il le sait.

Dans sa jeunesse, il s’est déjà laissé draguer par des ami, e-s, il a fréquenté, comme beaucoup, les after des boîtes homos mais il n’a jamais ressenti la moindre attirance, le moindre désir.

Dont acte.

Nous avons un quadra hétéro qui commence à s’ennuyer sexuellement.

Pas que ce soit lassant, ou répétitif, la compagne de Fabien, consciente elle aussi des risques de l’habitude, est ouverte et imaginative.

Tous les deux tentent parfois timidement, parfois avec enthousiasme, quelques pratiques sortant gentiment de la norme…mais ça ne suffit pas…

Parmi ces pratiques nouvelles, Fabien a découvert la caresse anale pratiquée par madame durant la fellation.

Elle passe délicatement son doigt sur son anus, presse un petit peu, et Fabien aime ça.

Il découvre ce que l’anatomie nous a révélé il y a bien longtemps:  l’anus est une zone érogène.  Les nombreuses terminaisons nerveuses de la zone anale, pour parler comme un toubib, sont extrêmement réceptives aux caresses et aux sensations de pressions.

Mais, bien sûr, en tant que mâle, Fabien ne peut reconnaître réellement ces nouvelles sensations.

Et il ose à peine s’avouer qu’il irait bien…un peu plus loin.

Qu’il se cache quelque part de ce côté-là, un plaisir qu’il ne soupçonnait pas…

Et il a raison, il est sur la bonne voie si je puis m’exprimer ainsi…

Au bureau, Fabien tape les mots plaisir et anal sur un  moteur de recherche et ce qu’il découvre en deux clics va le pousser à franchir son Rubicon…

L’occasion ce sera un week end quand il se retrouve seul à la maison.

Les enfants et son amie sont partis chez la mère de cette dernière.

Il a 48 heures.

Fabien se rend dans un magasin spécialisé. Là, il remarque avec étonnement qu’il ne doit pas être le seul car plusieurs sextoys, il en compte une bonne quinzaine, s’affichent comme pourvoyeur de plaisir prostatique.

Il achète, un peu honteux mais le vendeur est parfait pour le mettre à l’aise, lui prodiguant même quelques conseils, un appareil nommé par ses fabricants « l’Explorateur ». Tout un programme.

Il ne ressemble pas à un sex-toy classique, Fabien imaginait quelque chose de phallique, mais non,…on dirait…une sorte de doigt, épais, articulé, doublé d’un autre en dessous…c’est pas clair l’affaire…bon…heureusement, l’engin est fourni avec une notice…

Une fois chez lui, Fabien s’installe dans son lit et essaye.

Il lui faudra trois tentatives avant de parvenir à un orgasme comme il n’en a jamais connu.

Les deux premières tentatives, il était trop tendu, il attendait quelque chose. La troisième fois, il s’est laissé aller, il a lâché prise et c’est bel et bien arrivé.

Non seulement le plaisir est intense, mais en plus, il dure, de longues et merveilleuses minutes, son corps s’agite en tous sens, sa main s’agrippe aux draps…

Fabien vient de découvrir son point P, P comme prostate.

Il faut reconnaître que la prostate n’a pas bonne presse.

Quand on entend ce mot et que l’on est un homme, la première chose à laquelle on pense c’est …le cancer.

Et oui, le cancer de la prostate est le plus répandu chez les hommes et quand vous parvenez à la cinquantaine, vous recevez régulièrement des messages de la sécurité sociale, vous enjoignant de faire un test, gratuit, afin de vérifier que tout va bien de ce côté-là.

Autant dire que ce n’est pas très sexy.

Et pourtant.

De quoi parlons-nous ?

Petite parenthèse anatomique.

Nous parlons d’une petite glande de la taille d’une noix, située sous la vessie.

La prostate sert à fabriquer un liquide, que l’on nomme le liquide prostatique et dans lequel vont s’épanouir les spermatozoïdes, fabriqués eux par les testicules.

La prostate est faite de fibres musculaires, de vaisseaux sanguins et de terminaisons nerveuses…et c’est là que réside le secret, en caressant ces terminaisons nerveuses, on parvient au nirvana…

Comment faire ?

Il faut quand même suivre quelques conseils…

D’abord, sachez qu’il n’y a rien de neuf dans cette histoire. Le massage de la prostate est connu depuis des millénaires. On le pratique couramment sous l’antiquité pour la santé et le bien-être.

Le maître mot, messieurs ou mesdames, c’est le temps.

Il faut prendre son temps.

Il faut beaucoup de douceur et de délicatesse.

Commencer par des caresses, faire de légères pressions, appuyer sur la zone située entre l’anus et les testicules.

Ensuite, il faut utiliser un gel et s’aventurer plus loin. Vient la pénétration avec le doigt ou un sextoy qu’il faut incliner vers le bassin pour pratiquer le massage.

Doucement.

Le plaisir prostatique est progressif. Ce n’est pas une performance. On n’atteint pas l’orgasme en 5 minutes.

Mais quand on l’atteint…

Les spécialistes parlent de plaisir dit « endogène ». Il est ressenti de l’intérieur et envahit tout le corps.

L’orgasme classique, celui qui vient avec l’éjaculation, est externe, il sort du corps.

Celui-ci est interne.

Il arrive par vagues, il est fait de flux et de reflux, il peut être multiple.

En étudiant les témoignages, les sexologues le comparent au plaisir clitoridien des femmes, plus profond, électrique.

Une précision messieurs, vous n’aurez pas forcément d’érection. Pas de panique. Ce plaisir est détaché du plaisir génital. Votre corps se concentre sur les sensations offertes par la prostate et délaisse le sexe.

On vous l’a dit…c’est autre chose.

La bonne question c’est : alors qu’on connaît les réjouissances prostatiques depuis la nuit des temps, pourquoi n’en profitons nous pas plus au 21ème siècle ?

Le tabou a la vie dure.

Il faut évidemment chercher du côté de l’histoire, de la culture, de la religion, pour comprendre.

L’homme est censé être hétérosexuel, dominant, pénétrant ! 

C’est ainsi qu’on élève les petit garçons, dans un culte de la virilité.

Être pénétré, c’est prendre la position de la femme ou, être homosexuel.

On confond une pratique sexuelle et l’orientation sexuelle.

D’autre part, on voit au cours de ces années 2020, naître une idéologie masculiniste, autrement dit un courant de pensée qui refuse que l’homme perde sa position de mâle dominant, le refus aussi de l’égalité homme/femme, l’attachement aux valeurs patriarcales…

La pression est donc lourde sur les épaules d’un hétéro qui souhaiterait découvrir ce plaisir.

Va partager ton expérience avec des copains, mecs, bardés de certitudes, horrifiés à l’idée qu’on leur tripote la rondelle.

Impossible.

Pourtant, le mouvement est lancé.

Les jeunes gens de 20 à 30 ans, plus ouverts sexuellement que leur aînés, plus curieux aussi et moins freinés par les impératifs religieux ou sociétaux, brisent plus facilement le tabou.

L’arrivée d’Internet, des réseaux sociaux et des forums, a aussi permis de diffuser l’information.

Sur Instagram ou Facebook, plusieurs comptes se sont créés et réunissent des centaines de milliers d’utilisateurs qui échangent leurs sensations et leurs bons plans comme une bande de potes parlant d’un sujet banal.

Les sex-toy, spécial prostate, font une arrivée massive sur le marché. Certaines marques ont vu leurs ventes progresser de …70 % en une dizaine d’années !

Certains vont même plus loin.

La prostate est politique.

La libération du plaisir prostatique devient une lutte, au même titre que le plaisir clitoridien, cheval de bataille des femmes depuis plusieurs décennies.

Et cette lutte rejoindrait la lutte féministe car le plaisir prostatique serait le seul moyen pour un homme, de comprendre le plaisir féminin…

Et donc de mieux faire l’amour.

Et la femme peut elle aussi pénétrer.

Et dans les années à venir, tout le monde pénétrera tout le monde, et ce sera la fin du genre, l’harmonie régnera enfin entre les hommes et les femmes, tout cela grâce à ce petit organe, pas plus gros qu’une noix qu’il faut titiller, rappelons le, avec une infinie douceur…

Texte & Voix : Eric Lange

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