CALOGERO, PRÉSIDENT DES VICTOIRES DE LA MUSIQUE !
Mais comment approcher un de ces chanteurs célèbres ? Impossible pour Calogero d’imaginer rentrer chez lui sans en avoir rencontré au moins un.
Brentwood, Los Angeles
La chambre est rangée, propre, meublée à la va-vite comme si on venait d’y emménager.
Étendue, dans son lit, téléphone accroché à la main droite, une femme semble dormir. Sa chevelure blonde est ébouriffée sur l’oreiller, elle est nue, à plat ventre, dans ses draps blancs froissés.
À côté du lit : une table de nuit de fortune sur laquelle se trouve une lampe de chevet, un amoncellement de papiers divers et de nombreuses boîtes de médicaments : somnifères, barbituriques.
Les boîtes sont vides et Norma Jeane Mortenson, 36 ans, ne respire plus.
4 août 1962 : Marilyn Monroe est morte.
Les raisons de la mort de la femme la plus sexy du monde semblent évidentes. Marilyn est connue pour être très instable psychologiquement. Elle est dépressive, alcoolique, grande consommatrice de drogues, d’anxiolytiques, de somnifères.
Enfant trimballée de famille d’accueil en orphelinat, grande amoureuse meurtrie, femme blessée, on la sait malheureuse de vivre. Alors, bien sûr, on pense à un suicide, c’est logique, c’est facile.
Mais peut-être trop facile…
Lire la suiteCertains indices ne collent pas.
Tenez, par exemple, cette chambre un peu trop propre qui a été rangée par la gouvernante entre la découverte du corps et l’arrivée de la police. Ou encore ces hommes en treillis que l’on a vu partir en vitesse le soir du drame…
Et ce détail un peu bizarre : aucun verre d’eau n’est découvert dans la chambre de l’actrice… Comment a-t-elle pu avaler tous ces médicaments ?
Médicaments qu’on ne retrouve d’ailleurs pas dans son estomac à l’autopsie…
Depuis plus de 50 ans, le monde entier est à la recherche de la réponse à ces questions : que s’est-il passé dans cette chambre Numéro 12305 du 5, Helena Drive à Los Angeles ?
Qui a tué Marilyn ?
Norma Jean Baker naît le 1er juin à Los Angeles et sa naissance relève déjà du mystère.
Sa mère, Gladys Monroe, divorcée du père de ses 2 précédents enfants, s’est remariée avec Martin Edward Mortenson.
C’est le nom de cet homme qui est inscrit sur le certificat de naissance de l’enfant.
Pourtant, sa mère et lui sont séparés depuis plus d’1 an.
En vérité, Norma Jean est le souvenir d’une des nombreuses aventures sans lendemain de sa mère.
Enfant, sa mère lui montre une photographie d’un homme qui aurait été son père. Elle se souvient d’une fine moustache et d’une certaine ressemblance avec Clark Gable.
Gladys tente d’élever sa fille comme elle le peut. Mais c’est une femme perturbée, fragile. Ses troubles psychologiques sont trop forts, elle n’y arrive plus.
Elle n’a pas le choix. Elle abandonne sa fille dans un orphelinat.
L’enfant a 9 ans. Elle ne comprend pas pourquoi sa maman l’abandonne. Elle ne veut pas rentrer dans ce bâtiment austère pour enfants sans parents.
Elle, elle a une maman, elle n’est pas orpheline.
Elle crie, elle hurle, c’est une erreur, c’est forcément une erreur…. Se débattant, elle s’agrippe au siège de la voiture, à la porte, au trottoir. Mais le corps d’une fillette de 9 ans ne fait pas le poids face à des bras d’adultes. On la traîne de force à l’intérieur.
La seule façon de sortir de là, c’est d’être une adulte alors pour s’émanciper, elle se marie à 16 ans avec Jim Dougherty, un voisin. Nous sommes en 1942, la guerre devient mondiale et Jim part de nombreuses années sur le front.
Norma Jean travaille alors à l’usine, mais un jour, elle est repérée par des photographes militaires. Sa première photo professionnelle est une campagne pour illustrer l’implication des femmes dans l’effort de guerre.
Il n’en faut pas plus pour que l’histoire se déclenche. En quelques mois, elle fait la couverture d’une trentaine de magazines de pin-up. Elle abandonne son travail pour se consacrer à sa carrière de mannequin, elle divorce de Jim, adopte un nouveau nom et décolore ses cheveux en blond platine.
D’abord mannequin, puis actrice et chanteuse, Marilyn enchaîne les séances photos, les films, les scandales, les hommes et les maris.
Elle aurait pu n’être la femme que d’un seul homme : Jo Dimaggio, star du base-ball américain, le seul homme qui l’ait vraiment aimé jusqu’au bout. Mais ne supportant pas que sa femme soit l’objet de désir de tant d’hommes, il devient parfois violent et ne fait qu’empirer la dépression de son épouse.
Il assiste au tournage de la scène mythique de Marilyn : la robe blanche qui s’envole au-dessus d’une grille d’aération. C’en est trop pour l’italien au sang chaud.
Ils se marient et divorcent la même année, en 1954. Leur mariage n’aura duré que 274 jours.
2 ans plus tard, c’est un intellectuel qu’elle épouse : l’écrivain Arthur Miller.
Leur mariage durera 4 ans. 4 années durant lesquelles l’actrice, souffrant d’endométriose, fera 4 fausses-couches.
L’une de ses grossesses est d’ailleurs attribuée à Yves Montand, son amant de quelques mois.
Mais comme beaucoup d’autres, il aura préféré revenir à sa femme légitime Simone Signoret.
Une nouvelle blessure dans le cœur de Marilyn.
C’est à cette période que débutent ses problèmes de santé. Elle consulte un psychiatre, le docteur Ralph Greenson qu’elle voit quasiment tous les jours. Ce dernier exerce une influence déterminante sur sa patiente.
En 1960, Marilyn joue dans les Désaxés de John Huston.
Le film, écrit pour elle par Arthur Miller, met également en scène Clark Gable qu’elle considère comme son père d’adoption.
Tourner ce film est difficile pour l’actrice tant, le personnage est proche d’elle, une femme perdue et déçue par les hommes.
Souvent malade, ivre, droguée ou simplement en retard, Marilyn rend le tournage infernal.
Quelques semaines après le tournage, Clark Gable meurt d’une crise cardiaque. Les journalistes accusent Marilyn de sa mort en raison de ses nombreux retards sur le plateau. Elle en gardera un goût de culpabilité jusqu’à ses derniers jours.
Elle divorce d’Arthur Miller en janvier 1961 et accepte de se faire interner dans une clinique spécialisée.
Là ou elle s’attendait à trouver du repos, elle finit enfermée en isolement entourée de patients atteint de folie. Un cauchemar. Elle appelle ses amis au secours, mais seul Jo Dimmagio réussira à la sortir de là.
Les différents séjours en clinique n’y feront rien. Marilyn est addicte aux amphétamines, aux barbituriques et à l’alcool. Elle souffre de divers problèmes de santé mentale, dont la dépression, l’anxiété, une faible estime de soi et l’insomnie chronique.
En début d’année 1962, elle a une aventure avec l’homme le plus puissant du monde : John Fitzgerald Kennedy, alors président des Etats Unis.
Cette histoire d’un soir devient une obsession pour l’actrice.
Elle se voit déjà première dame à la maison blanche, convaincue qu’elle est en train de vivre une véritable histoire d’amour.
Mais pour JFK, elle n’est qu’une aventure comme une autre. Il a l’habitude d’enchaîner les conquêtes et ne voit en Marilyn qu’un objet sexuel, sûrement pas une première dame qui remplacerait Jacky.
Cette année-là, chaque apparition de Marilyn fait scandale.
En mars, elle reçoit le golden globe de l’artiste féminine. Dans sa robe sirène à sequins noirs, elle monte sur scène en titubant devant le tout Hollywood et peine à prononcer 2 mots de remerciements. La salle est atterrée. Afin de ne pas l’embarrasser, la cérémonie n’est finalement pas diffusée à la télévision.
En mai, alors qu’elle est en plein tournage à Los Angeles, elle s’échappe lors de la pause-déjeuner et part à New York pour les 40 ans de John Kennedy. La production du film lui interdit le voyage, il y a déjà trop de retard et d’absence… Mais Marilyn n’en fait qu’à sa tête.
Jacky, alors première dame, apprenant sa venue, décide de ne pas assister à l’événement et part en Virginie avec ses enfants. “La vie est trop courte pour se soucier d’une Marilyn Monroe” dira-t-elle.
15 000 personnes sont présentes ce soir-là au Madison Square Garden.
Après Ella Fitzgerald et Maria Callas, c’est à Marilyn de faire son entrée.
C’est son ami, Peter Lawford qui l’introduit au public… Mais personne ne rentre sur scène. Gêné, il improvise quelques blagues sur les retards réguliers de l’actrice jusqu’à ce qu’elle se décide enfin à sortir des coulisses. Et quelle sortie ! Alors qu’elle avait promis au metteur en scène une robe noire à col montant, la poursuite du théâtre dévoile une déesse en robe sirène qu’on dirait peinte sur sa peau, perlée de 2500 diamants.
Ses épaules sont recouvertes d’une fourrure en hermine blanche que l’animateur lui retire doucement.
Un ange tombé du ciel.
Les 15 000 spectateurs sont éblouis par la beauté de l’actrice. Le silence se fait.
Son cœur bat la chamade. Elle est tellement fière de chanter cette chanson, pour lui, devant cette salle comble. C’est comme si elle avait l’occasion de crier au monde entier “cet homme est à moi”.
Des yeux, elle cherche son amant dans la salle. Elle joue avec le micro et offre au public un souffle d’une sensualité rare. Avec une voix sans équivoque, elle chante un “happy birthday mister president” qui restera célèbre, autant que sa robe blanche et son Poupoupidou.
Mais le mythe Marilyn Monroe meurt 3 mois plus tard, dans la nuit du 4 au 5 août 1962.
Dans la version officielle, elle appelle son ami Peter Lawford à 19 h 45. Il l’invite à dîner, elle refuse. Elle lui semble déprimée, confuse. Selon les relevés téléphoniques de l’actrice, son dernier appel fut à 22 h à son photographe, Ralph Robert. Il ne répond pas. C’est sa standardiste qui prend l’appel. Selon cette dernière, Marilyn est à peine capable de parler. Elle pense que l’actrice s’est endormie au téléphone. L’autopsie révélera que c’est à cette heure-là que Marilyn Monroe est morte…
C’est la gouvernante, Eunice Murray qui s’inquiète la première devant la porte fermée à clé de Marilyn.
Elle frappe, essaie d’entrer, mais elle n’obtient pas de réponse. Déjà, elle redoute le pire. Elle court au téléphone pour appeler le psychiatre de l’actrice : Ralph Greenson qui se précipite à Brentwood.
En découvrant la porte fermée à clé, il casse une fenêtre de l’extérieur pour entrer dans la chambre.
Marilyne est étendue sur son lit. Ils comprennent immédiatement le drame qui se joue devant eux.
Ils se précipitent alors sur le téléphone pour prévenir… les studios d’Hollywood ! Étrangement, ils n’appelleront la police que 4 heures plus tard…
Quand les inspecteurs arrivent, le psychiatre indique immédiatement la bouteille vide de Nembutal, un puissant somnifère dont elle aurait avalé 45 cachets.
45 cachets. De quoi tuer 10 personnes.
45 cachets alors que 6 seulement l’aurait tuée.
45 cachets dont on ne retrouve pas la moindre trace dans l’estomac
Très vite, ses amis, ses admirateurs, des journalistes se penchent sur ce décès brutal qui leur paraît pour le moins étrange.
Pour certains, le suicide est peu probable : Marilyn allait mieux, elle avait des projets tant sur le plan personnel qu’artistique. Ça ne colle pas. D’ailleurs, il n’y a jamais eu de serrure sur la porte de la star… quel besoin alors de casser une fenêtre ?
La gouvernante, Eunice, ne fait pas l’unanimité. Les proches de Marilyn la voient comme une espionne à la solde du docteur Greenson, le psychiatre de la comédienne. C’est d’ailleurs lui qui l’a embauché.
Quand le premier policier arrive sur les lieux, il est surpris par la position du cadavre… Il a l’habitude des suicides par somnifère et ils retrouvent en général des corps recroquevillés sur eux même, crispés par les spasmes et la bouche couverte de vomi.
Ici, rien de cela… le corps se présente sur le ventre, comme si Marilyn s’était tout simplement endormie en passant un dernier appel…
L’enquêteur s’interroge sur les 2 personnes présentes, le docteur Greenson et la gouvernante. Il s’étonne face à ce docteur qui lui paraît très distant et surtout par la gouvernante qui choisit ce moment dramatique pour passer le linge à la machine à laver…
À Los Angeles, certaines rumeurs s’accordent pour dire que Marilyn allait dévoiler à la presse sa relation avec le président, voire qu’elle connaissait d’importants secrets d’État qu’elle notait dans un carnet rouge.
On parle même d’un dossier concernant des ovnis écrasés et d’étranges cadavres détenus dans des bases militaires… confessions qu’elle aurait obtenues sur l’oreiller par John ou son frère Bobby avec qui on lui prête aussi une histoire d’amour…
Bobby Kennedy et son beau-frère Peter Lawford seraient venus voir Marilyn ce jour-là pour la convaincre de se taire.
Assis sur son nouveau canapé encore sous plastique, ils lui auraient fait comprendre que la famille Kennedy n’accepterait plus ses appels, qu’elle était allée trop loin, que John était quelqu’un de très occupé, marié qui plus est.
Mais Marilyn ne l’entend pas de cette oreille et leur crie qu’ils sont amoureux, que John va l’épouser ! Il l’a promis ! Elle les nargue en leur disant que lundi, elle sera en conférence de presse pour tout dévoiler.
Une querelle très tourmentée éclate alors, il faut la faire taire d’une manière ou d’une autre. Marilyn est alors tuée et la scène transformée en suicide avec l’aide de la CIA et du psychiatre qui aurait injecté une dose létale de somnifère à sa patiente.
Dans les années 80, un auteur interroge Peter Lawford sur son amitié avec Marilyn. Il est apparemment tourmenté par un profond sentiment de culpabilité. Il reconnaît avoir participé à un complot pour éliminer l’actrice aux côtés de son beau-frère Bobby Kennedy et du Dr Ralph Greenson, le psychanalyste de Marilyn.
Mais faute de preuves, les témoignages n’ont jamais été corroborés et ne restent que des spéculations.
Les résultats de l’enquête interrogent malgré tout.
Le dossier d’autopsie porte le numéro 81128. On peut y lire que la star est morte d’un mélange de nembutal et d’hydrate de chloral : dans son sang, on retrouve l’équivalent d’une centaine de comprimés. Pourtant chez elle, on ne retrouve qu’un seul tube vide … Et sur son corps, aucune trace d’injection…
Le médecin légiste de Los Angeles conclut malgré tout : « Suicide probable ». La thèse est approuvée par le juge.
Quand il est demandé un nouvel examen des organes… ils ont tout simplement disparu !
Un complot d’État ? Un coup de la mafia ou des extraterrestres… Toutes ces théories volent en éclats dès qu’on s’y approche de plus près.
Mais un scénario plus sérieux fait surface en 2008 grâce à un journaliste français : William Raymond.
Selon sa théorie, ce samedi fatidique, Marilyn se serait disputé avec son manager qui aurait jeté ses derniers somnifères en quittant la maison de Brentwood.
Quand la star s’en rend compte, sa colère est telle qu’Eunice, la gouvernante, appelle le psychiatre.
Celui-ci demande au médecin de Marilyn de venir en urgence lui faire une injection de nembutal. Mais le médecin, en plein divorce, ne peut pas venir.
Le psychiatre, lui, ne pratique pas de piqûres et Marilyn est en furie, il faut faire quelque chose pour la calmer, elle risque de faire une grosse bêtise.
Il est donc décidé dans l’urgence de lui faire un lavement. C’est, à cette époque, une des solutions pour administrer un médicament.
Malheureusement, la dose est bien trop forte et Marilyn meurt d’overdose due à une erreur médicale.
On ne saura sans doute jamais la vérité sur ce qu’il s’est passé dans la nuit du 4 au 5 août 1962 dans cette maison de Brentwood. Les protagonistes ont emporté leur secret dans la tombe, ajoutant ainsi un peu de mystère au mythe, à la légende de Marilyn Monroe.
Texte : Cindy Feroc / Voix : Caroline Klaus
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