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Influenceurs, Idoles 2.0 : Entre génie et arnaque

Influenceurs, Idoles 2.0 : Entre génie et arnaque

Il est 17 h, Marie rentre du lycée. Chez elle, dans sa chambre, elle a l’impression de respirer à nouveau, de pouvoir être elle-même.

Elle regarde des vidéos sur YouTube, cette nouvelle plateforme, ou tout le monde peut partager sa passion, ses bons plans. Elle regarde des tutos coiffures ou maquillage, des look book d’autres filles qu’elle admire.
Marie n’a pas vraiment de copines ou d’amies. Dans son lycée, ses camarades de classe passent leur journée à l’insulter, à se moquer d’elle.

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Une fois rentrée chez elle, ça continue sur Facebook, par texto, ils l’appellent en pleine nuit pour l’insulter, sonnent chez elle à toute heure. Elle ne se sent jamais en paix, jamais sereine, pas à sa place.
Elle se réveille en pleurs, se couche en pleurs, évite chaque interaction avec tous les autres élèves.

Enfin, les vacances d’hiver arrivent, elle peut respirer un peu plus.

Et puis un jour de mars, elle se lance : elle se filme dans sa chambre d’ado, explique comment faire des boucles avec un lisseur, tente un montage maladroit et télécharge la vidéo sur YouTube.
Elle choisit un pseudo en anglais parce qu’elle adore cette langue. “Enjoy” pour la joie de vivre qu’elle aimerait retrouver et “Phoenix” pour l’oiseau qui renaît de ses cendres.
Au moment où elle clique, sûr, “mettre en ligne” son cœur bat à tout rompre.

Pourvu que sa vidéo passe inaperçue, pourvu que personne ne le sache au lycée, sinon ils feront de sa vie un enfer, un enfer encore pire que celui qu’elle vit aujourd’hui.

Nous sommes le 13 mars 2011 et la première influenceuse française vient de naître.

Texte : Cindy Feroc / Voix : Laurence Charpentier

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