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Pour l’occasion, Podcast Story vous a préparé une playlist en trois temps… 🎧
Chez big pharma, ils ont trouvé le truc pour gagner des millions : ils inventent le poison et le médicament pour en soigner les effets.
Texte : Bertrand Bichaud Voix : François Berland
Saviez-vous que le mot « Pharmacie », du grec ancien pharmakon, signifiait à l’origine à la fois « remède » et « poison » ?
C’est à se demander si c’est par fidélité à cette étymologie, que certains des plus grands laboratoires pharmaceutiques du monde, semblent tout autant vouloir nous guérir que nous empoisonner.
Lire la suiteIl y a bien longtemps, ceux qui préparaient et vendaient des breuvages aux malades, étaient appelés les « apothicaires ».
Ils associaient alors leurs mystérieux remèdes à des incantations religieuses.
Je vous parle là d’un temps très ancien, plus de 2600 ans avant Jésus-Christ.
Quant aux premières ordonnances, appelées à l’époque prescriptions médicales, elles apparaissent 1000 ans plus tard.
Et il faut attendre l’année 754 pour voir ouvrir la toute première pharmacie de l’histoire, à Bagdad.
Les médicaments étaient alors imaginés, fabriqués et vendus dans ces officines.
Reconnaissons qu’à l’origine, les pharmaciens faisaient preuve d’un magnifique engagement pour la santé publique. Et leurs compétences étaient multiples, ils devaient à la fois cumuler des talents de chercheurs, de chimistes, de médecins et de commerçants.
C’est au milieu du 19ème siècle que naissent, en Europe et en Amérique du Nord, les sociétés pharmaceutiques. Les pharmacies, elles, deviennent des lieux de stockage et de vente de médicaments. D’ailleurs, un grand nombre de laboratoires actuels ont vu le jour à cette époque.
Dans les années 1950, le marché du médicament commence à devenir un poids lourd du secteur économique. C’est l’âge d’or des découvertes, comme la pénicilline ou la cortisone. Ces nouveaux médicaments permettent de sauver des millions de vies à travers le monde.
C’est une époque vertueuse où les plus gros labos accumulent des fortunes qu’ils réinvestissent aussitôt dans la recherche, pour découvrir de nouveaux médicaments miracles.
Mais les miracles sont rares, ce qui chagrine fortement les investisseurs.
Du coup, les labos se spécialisent plus dans les mirages que dans les miracles…
Arrivent les années 2000. L’industrie pharmaceutique se porte au mieux. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, sa croissance est ininterrompue. En 2009, le chiffre d’affaires total du secteur se situe aux alentours de 808 milliards de dollars, avec une croissance d’environ 9 % par an. De quoi rendre de plus en plus puissant Big Pharma, mais aussi de plus en plus gourmands ses investisseurs.
Mais au fait, qui se cache derrière ce terme plutôt sympathique de Big Pharma ?
Ce surnom pourrait évoquer un personnage dans Lucky Luke, un bonimenteur ventripotent qui vendrait ses potions, pour soigner toutes les maladies du monde, en quelques secondes…
La réalité est bien moins amusante, Big Pharma ressemble plutôt à un ogre boulimique.
Big Pharma désigne les plus gros acteurs de l’industrie pharmaceutique de la planète. Avec, aux 5 premières places : les Suisses Novartis et Roche, les Américains Pfizer et Johnson & Johnson, et le français Sanofi.
Leur chiffre d’affaires en 2023 donne une petite idée de leur puissance :
Novartis : 45 milliards de dollars.
Roche et Pfizer : 58 milliards… chacun.
Johnson & Johnson : 85 milliards.
Sanofi : 47 milliards.
Le secteur de l’industrie pharmaceutique a une particularité. Pour beaucoup de ces acteurs, leur faramineux chiffre d’affaires est réalisé grâce à une diversification parfois surprenante de leur activité.
Johnson & Johnson fabrique des cosmétiques et des produits d’hygiène, GSK de la nutrition, Bayer lui, produit des engrais, dont le célèbre round up. Un engrais polémique bien connu pour ses risques sur la santé humaine. Composé entre autres de glyphosate, il augmenterait de 40% le risque de développer certains cancers.
Une véritable stratégie économique de génie, pourrait penser le plus cynique des économistes, car voilà une société qui vend à la fois le poison et le remède…
Au cœur des préoccupations des labos se trouve « les brevets ».
En général, un brevet de médicament garantit l’exclusivité des droits sur un produit pharmaceutique durant 20 ans.
Ce n’est qu’ensuite que la molécule tombe dans le domaine public et que tous les labos peuvent le produire.
Mais attention, cela ne veut pas dire que le labo qui dépose son brevet a 20 ans pour vendre sa molécule, car il faut compter au minimum une dizaine d’années de tests entre le dépôt du brevet et la commercialisation du médicament.
L’objectif des labos est donc de minimiser au maximum ce délai, quitte à réduire les phases de tests.
Et plus courte est cette phase, moins nombreux sont les effets secondaires constatés.
C’est une bonne affaire pour les labos, mais ce n’est pas sans conséquences pour les futurs patients, qui sont transformés en…cobayes.
Une fois le médicament autorisé à être distribué, encore faut-il qu’il soit acheté en pharmacie.
Deux cas de figures existent alors. Soit le médicament est accessible sans ordonnance et c’est le pharmacien qui le recommande à ses clients.
Soit il est soumis à une ordonnance, et c’est le médecin qui devient le prescripteur.
Les laboratoires pharmaceutiques doivent donc les séduire et les convaincre.
Et pour arriver à leurs fins, ils vont mettre en place des stratégies marketing dont les porte-voix sont les visiteurs médicaux.
Ces salariés des laboratoires sont des sortes de représentants de commerces, qui, argumentaires en poche, vont tenter de faire vendre le plus grand nombre de leurs produits.
Or, il ne s’agit pas de nouveaux vêtements à la mode, ou du dernier smartphone. Le médicament n’est pas un produit de consommation comme les autres. Prendre un médicament n’est jamais anodin, il y a des contres indications, des effets secondaires possibles, une posologie à respecter… Pourtant, les techniques de vente utilisées pour les médicaments sont identiques à celles pratiquées pour n’importe quel produit de grande consommation.
Ainsi, pour les médicaments nécessitant une ordonnance, les labos, par le biais de leurs visiteurs médicaux, font preuve de beaucoup de générosité envers les médecins. Cela va de simples petits déjeuners, à des diners dans les plus prestigieux restaurants, en passant par des week-end, appelés sobrement « séminaires », qui sont en réalité des séjours récréatifs dans des destinations de rêves.
En 2003, en France, on estime que l’industrie pharmaceutique dépense plus de 20 000 euros par an et par médecin. 20 000 euros de petits déjeuners, de diners et de séminaires ensoleillés, ça permet de bien manger et d’être bien bronzé…
Comment, après de telles attentions, ne pas être tenter de renvoyer l’ascenseur à un visiteur médical, qui ne demande que ça, pour faire monter ses commissions.
Aux débuts des années 2000, on compte 15 000 visiteurs médicaux en France, soit un visiteur pour 10 praticiens. Aujourd’hui, leur nombre à littéralement explosé, ils sont plus de 24 000.
En 2019, une étude réalisée par des chercheurs de l’Université et du CHU de Rennes, révèle que les médecins généralistes qui reçoivent des cadeaux des laboratoires pharmaceutiques, ont tendance à faire des prescriptions de moins bonne qualité et plus onéreuses que leurs confrères qui ne reçoivent aucun avantage.
Mais il existe une autre forme de lobbying qui intervient avant la mise en vente des médicaments.
Il s’agit d’influencer les instances politiques pour qu’elles modifient ou à créent de nouvelles lois pouvant aider les labos à développer leur chiffre d’affaires.
Un rapport de l’ONG Bruxelloise CEO, paru en 2019, décortique les moyens dépensés par les 10 plus grandes entreprises pharmaceutiques pour influencer les institutions européennes.
Le montant donne une petite idée des enjeux.
Big Pharma dépense chaque année, pas moins de 16 millions d’euros en lobbying, pour défendre ses intérêts au niveau européen. Une dépense qui s’ajoute à celles versées aux différents pays de l’union européenne.
Une autre pratique courante des entreprises pharmaceutiques, et pour le moins critiquable, c’est celle de « l’écrivain fantôme ».
Il s’agit de publications scientifiques vantant les mérites de tel ou tel nouveau médicament. Des articles officiellement signés par des chercheurs universitaires, mais qui, vous l’aurez deviné, n’en sont pas, les véritables auteurs.
Ce sont les départements marketing des labos qui rédigent ces articles pour vanter l’arrivée prochaine de nouveaux médicaments.
Semblant ne reculer devant aucune idée, aussi saugrenue soit-elle, pour faire du business, Big Pharma ne se contente pas de créer de nouveaux médicaments pour soigner… plus de maladies.
Il lui arrive aussi de créer de nouvelles maladies pour vendre… plus de médicaments.
La stratégie est simple : Pointer des troubles légers, voire normaux, à savoir non pathologiques, des symptômes que l’on retrouve chez le plus grand nombre de personnes, et les transformer en maladies.
On leur donne un nom, on les associe à des études très convaincantes pour en avérer leur existence et le tour est joué.
Il ne reste plus qu’à proposer un nouveau médicament pour les guérir.
Ou comment apporter des solutions à des problèmes qui jusqu’alors n’en étaient pas.
Des nouveaux médicaments qui, au mieux, ne serviront à rien, si ce n’est à rendre encore plus riche Big Pharma, et qui, au pire, provoqueront cette fois de réels problèmes de santé aux patients. De quoi leur vendre ensuite de nouveaux médicaments… et ainsi de suite.
C’est ce qu’on appelle le « façonnage de maladie », un principe qui s’est fortement développé ces vingt dernières années.
Ainsi est né par exemple, le « syndrome métabolique », surnommé pour les intimes le « syndrome de la bedaine ». Comme son nom l’indique, c’est un tour de taille un peu trop élevé, on a un peu de bide qui pointe…c’est la cinquantaine quoi… Il concernerait une personne sur quatre dans le monde.
En réponse à cette nouvelle problématique de santé, Sanofi sort en 2007 l’Acomplia, une molécule qui répond parfaitement à ce syndrome. Une terrible machine marketing se met alors en marche avec, de fausses études scientifiques, des articles de presse, et des livres signés par des chercheurs réputés.
En quelques mois, l’Acomplia fait un carton en pharmacie et rapporte des millions d’euros.
Mais un problème arrive. Un peu plus d’un an après sa commercialisation, le corps médical commence à s’inquiéter. De nombreux effets secondaires sont constatés chez leurs patients. À l’époque, en France, 50 000 personnes prennent de l’Acomplia.
Plus de 1.200 cas d’effets indésirables sont répertoriés.
Des effets qui ne sont pas anodins. On y retrouve des troubles psychiatriques, des délires, des crises de panique, des insomnies, des angoisses, des tendances suicidaires…
La molécule se révélera responsable de 10 morts dont 4 par suicide.
Après des mois de commercialisation et des millions d’euros engrangés, Accomplia est finalement interdit à la vente au sein de l’Union européenne.
Le plus révoltant dans cette dramatique histoire, est que le laboratoire Sanofi connaissait, dès les essais cliniques, les potentiels effets secondaires de leur médicament, volontairement minorés.
Le cas de l’Accomplia n’est malheureusement pas isolé. Des médicaments dangereux sont régulièrement retirés du marché. Depuis presque un siècle, des scandales liés aux activités de Big Pharma, jalonnent l’histoire de l’industrie pharmaceutique.
L’un des tous premiers connus, date des années 1950. Le Thalidomide est alors prescrit comme sédatif et anti-nauséeux pour les femmes enceintes. Résultat : Des malformations congénitales chez des milliers de bébés dans le monde.
Dans les années 90, la sur-prescription des opioïdes conduit à une addiction massive et à des dizaines de milliers de décès pendant des années. Une crise toujours d’actualité avec plus de 120 000 morts rien qu’aux États-Unis en 2023.
Autre dérive dramatique de Big Pharma, en 1996, Pfizer mène des essais cliniques de son antibiotique Trovan au Nigeria pour traiter une épidémie de méningite bactérienne, mais sans le consentement éclairé de ses participants. L’essai entraîne la mort de plusieurs enfants.
Il arrive aussi que les laboratoires mettent en danger la vie des patients, non pas en raison de la dangerosité de leur médicament, mais en les rendant inaccessibles.
En 2001, Pfizer et Bristol-Myers Squibb entre autres, décident de maintenir des prix élevés pour leurs médicaments antirétroviraux pour des patients atteints du Sida.
Cette décision laisse de nombreux pays en développement sans solution thérapeutique efficace.
Cette même année, Schering-Plough est accusé de pratiques commerciales abusives et d’entrave à l’accès aux traitements génériques de l’hépatite C en Égypte. De nouveau, le prix du médicament empêche des patients atteints d’hépatite C de recevoir un traitement.
Même problème avec le Daraprim, médicament contre la toxoplasmose et le paludisme dont le prix a soudainement bondi de… 5 400% en 2015, sur décision de Martin Shkreli, gestionnaire d’un fonds d’investissement spéculatif. Et ce monsieur ne regrette pas son geste. Convoqué pour une audition publique devant le congrès américain il déclare :
« Si je pouvais remonter le temps, j’aurais augmenté davantage le prix ».
Trois ans plus tard, en 2004, c’est Pfizer qui est condamné à payer une amende de 430 millions de dollars pour la promotion illégale de son médicament Neurontin. La compagnie est accusée d’avoir trompé médecins et patients en commercialisant son médicament sans qu’il soit approuvé par les instances gouvernementales.
Toujours en 2004, Le Vioxx, médicament du labo Merck, est retiré du marché après que des études démontrent qu’il augmente fortement le risque de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux.
Enfin, et pour conclure sur le sujet, citons en 2010 le désormais tristement célèbre Médiator. Ce médicament du labo français Servier, initialement prescrit contre le diabète, fut largement utilisé comme coupe-faim. Il est reconnu responsable de plus de 2000 morts.
Si de tels scandales se produisent, c’est sans doute parce que Big Pharma et les politiques font bon ménage.
Dans ce registre, on peut évoquer Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé, dont le mari Yves Lévy était alors directeur de l’Inserm, l’institut national public de la santé et de la recherche médicale.
Agnès Firmin le Bodo de son côté, elle aussi ancienne ministre de la Santé aurait reçu, selon Médiapart, 20 000 euros de cadeau de la part du groupe pharmaceutique Urgo à l’époque où elle tenait une pharmacie.
Une période où elle était députée et siégeait à la commission des affaires sociales. Elle s’occupait alors, entre autres, des questions de santé et de financement de la sécurité sociale. Les généreux laboratoires Urgo impliqués dans cette affaire, ont été condamnés en janvier 2023 à plus d’un million d’euros d’amende pour des cadeaux faits à des pharmaciens.
Il y a aussi le cas d’Aurélien Rousseau, encore un ancien ministre de la Santé, dont l’épouse Marguerite Cazeneuve était la N°2 de l’assurance maladie…
Enfin, on ne peut parler des rapports qui existent entre l’industrie pharmaceutique et le monde politique, sans évoquer le cas de Sanofi.
Rappelons pour commencer que l’ancien PDG du labo, Serge Weinberg est un ami personnel d’Emmanuel Macron, c’est lui qui le fit entrer à la banque Rothschild.
Rappelons aussi que le successeur de Weinberg à la tête de Sanofi, Frédéric Oudéa, arrivé en mai 2023, fut en son temps conseiller de Nicolas Sarkozy lors de son passage au ministère du budget.
Rappelons enfin, mais juste pour la blague cette fois, que Frédéric Oudéa est le mari d’Amélie Oudéa-Castera, mémorable car très éphémère ministre de l’Éducation, avant de se retrouver ministre des Sports et des JO de Paris.
Plus sérieusement, n’oublions pas que Safoni est le labo qui durant vingt ans a vendu son médicament la Dépakine aux femmes enceintes, sans les prévenir des risques d’autisme pour leurs enfants. Il est le labo qui a supprimé 2000 postes de chercheurs en France, 4000 dans le monde. Le labo qui, à Mourenx en Nouvelle Aquitaine, a rejeté des vapeurs cancérigènes, juste 190 000 fois les limites autorisées…
Mais cessons les critiques envers cette belle et si rentable société Française, car comme l’a déclaré en son temps de premier ministre Edouard Philippe : « On ne doit pas dénigrer une entreprise française qui fonctionne bien. »
De quoi certainement justifier que Sanofi perçoive, chaque année, plus de 100 millions de crédit d’impôt recherche de la part de l’état.
Si les médicaments peuvent devenir dangereux pour la santé de ceux qui les consomment, ils sont aussi tristement nocifs pour notre environnement.
L’abus de prise de médicaments a pour conséquence de polluer jusqu’à l’eau du robinet, devenue un cocktail de Prozac, d’antibiotiques, de pilules contraceptives, d’anticancéreux et de perturbateurs endocriniens en tous genres.
C’est pourtant bel et bien grâce à notre surconsommation, que l’argent coule à flot… sur les comptes de Big Phama.
Et chaque opportunité est bonne, une crise sanitaire par exemple peut se transformer en une véritable manne financière. Et oui, car plus nous sommes malades, ou susceptibles de tomber malade, et plus Big Pharma est en bonne santé économique.
La Covid 19 fut en ce sens une excellente nouvelle. Le labo Allemand BioNtech, à l’origine du premier vaccin ARN messager, est passé d’un bénéfice de 15 millions d’euros, à 10 milliards d’euros en une année.
Les vaccins Moderna ont rapporté 17 milliards en 2021.
Et ceux de Pfizer ont plus que doublé son bénéfice, atteignant 22 milliards de dollars.
Ces excellents résultats financiers permettent à Big Pharma d’investir, et de racheter d’autres labos pour devenir encore et toujours plus gros. En 2023, la transaction record revient à Pfizer qui a dépensé 43 milliards de dollars pour le rachat de Seagen.
De quoi nous faire penser que les labos nous voient davantage comme des clients qui doivent dépenser que comme des patients à soigner.
À l’époque du Far West, lorsqu’un voleur vous braquait, il vous posait la célèbre question : « La bourse ou la vie ? », sous-entendu, « Donne-moi ton argent ou je te tue ».
Aujourd’hui Big Pharma ne nous pose même plus de questions. Et ne semble pas plus s’en poser. Il a choisi. À la fois la bourse et la vie.
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