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ATTENTAT DU 11 SEPTEMBRE : Les vivants, les morts et les autres…

ATTENTAT DU 11 SEPTEMBRE : Les vivants, les morts et les autres…

Minute par minute, l’histoire du 11 septembre avec ceux et celles qui ont survécu, sont morts ou ont disparu…

Texte : Laurent Latappy Voix : François Berland

Mardi 11 septembre 2001. 7h08. 

Aéroport international de Boston, Massachusetts, États-Unis.


Sur l’écran d’affichage des départs, le vol 11 d’American Airlines à destination de Los Angeles annonce un retard de 14 minutes.

Mohammed en profite pour s’enfermer quelques minutes aux toilettes. 

Debout, le front collé contre la porte, il se répète inlassablement la sourate al-Baqara.

Dans le hall du Terminal, la voix d’un speaker résonne : 

« Les passagers du vol numéro 11 d’American Airlines à destination de Los Angeles, sont invités à se présenter en porte 22 pour un embarquement immédiat. »

Mohammed relève lentement la tête, ouvre le loquet, et rejoint d’un pas décidé la file d’attente qui se forme devant le guichet. 

Billet d’avion dans une main, passeport dans l’autre, l’Égyptien se mêle aux 81 passagers qui embarquent. 

Tranquillement, il attend son tour. 


À travers les immenses baies vitrées qui surplombent le tarmac, les premiers rayons du soleil éclaboussent le hall. 


Tous les passagers prennent place à l’intérieur de l’appareil. 

 La tête adossée au siège 8D du Boeing 767, l’architecte égyptien ferme doucement les yeux. 

Minutieusement, il se remémore chaque détail du cockpit, le moindre bouton, cadran, chaque geste appris lors de ses cours de pilotage en Floride… 

Un ultime check des leçons répétées mille fois.


La porte de l’appareil se ferme, les réacteurs sifflent. 

L’avion roule lentement en direction de la piste de décollage. 

Mohammed ouvre les yeux et regarde le personnel de bord.  

Dans sa poche, son pouce caresse le manche de son couteau. 

Dans l’autre, sa main tient fermement le tube de sa bombe lacrymogène. 


Il est 7h59, l’avion à destination de Los Angeles s’envole dans un ciel magnifiquement bleu…

Simon est encore chez lui. 

Il devrait pourtant déjà être parti depuis une bonne vingtaine de minutes…

Mais avec ce mal de crâne et ses 4 heures de sommeil, le père de famille de 52 ans n’a pas réussi à sortir de son lit ce matin.  

Dans sa tête, tout se mélange : le divorce, les dettes, le stress du boulot. 

Consultant à la Bank of America depuis plus d’une dizaine d’années, Simon n’y arrive plus. Tout lui semble stupide, inutile…il n’est qu’un hamster qui cavale dans une roue pour payer un loyer…

Il attrape un cachet d’Advil, la jette dans un verre d’eau, réajuste sa cravate et décroche son veston.  

Ce mardi 11 septembre 2001 s’apparente à un jour ordinaire. Mais ce matin, Simon est en retard…

Il avale l’Advil, repose le verre et sort de chez lui.

A plus de 2000 kilomètres de là, sur l’île de Porto Rico, Katie s’installe au bord de la piscine du Magik Beach Hotel, un établissement « all inclusive », tout compris…

Enceinte de 7 mois, la future maman de 28 ans a choisi l’île des Caraïbes pour se reposer quelques jours, loin du tumulte New-Yorkais.   

D’habitude, elle vient ici avec Jerry, son mari. Mais cette fois, Katie est seule.

Jerry a trop de boulot. Et avec le bébé qui arrive, c’est pas le moment de perdre des contrats. 

Confortablement allongée sur son transat, Katy regarde son petit-déjeuner arriver sur un joli plateau en osier que lui apporte un jeune homme souriant.

Elle remercie et attrape son téléphone. 

À New-York, Jerry arrive dans son bureau, au 87e étage de l’une des tours jumelles du World Trade Center

Sous un ciel radieux, à Porto Rico comme à New York, les amoureux se souhaitent une belle journée… Il est 8h01. 

Les portes métalliques de l’ascenseur express de la tour Nord du World Trade Center s’ouvrent lentement sur le 99e étage.

Perchée sur ses grands talons de 12 cm, Sarah, chic et sexy dans son tailleur noir, se faufile entre les employés pour sortir la première.  

Fière et ambitieuse, la jeune cadre de 41 ans a très vite gravi les échelons de la prestigieuse entreprise Américaine de gestion de risques, Marsh & McLennan.  

Depuis l’immense fenêtre de son bureau, elle domine New-York. 

Jamais elle ne se lassera de contempler cette forêt de gratte-ciels qui remplissent le paysage. 

En bas, les taxis et les métros circulent, plusieurs milliers de travailleurs prennent le chemin du World Trade Center.

Les minutes passent, dans les bureaux d’à côté, tous ses collègues s’installent.

L’avion d’American Airlines vole depuis 15 minutes.

Mohammed détache sa ceinture et se lève. 

4 Saoudiens ,présents parmi les passagers, se lèvent à leur tour. 

Tous se dirigent vers l’avant de l’appareil, un couteau dans une main, une bombe lacrymogène dans l’autre. 

Une hôtesse de l’air se précipite dans le couloir et tente de leur bloquer le passage. 

Un cri perçant retentit ! 

La bouche ouverte, les yeux révulsés, la jeune femme s’écroule sur le sol, la chemise ensanglantée, un couteau planté dans le ventre.    

Un homme et une hôtesse surgissent à leur tour et tentent de s’interposer. 

Ils sont eux aussi poignardés et agonisent sur la moquette. 

Les passagers sont terrifiés, aucun n’ose bouger de son siège. 

Le pirate de l’air égyptien entre dans le cockpit, menace les 2 pilotes, les fait sortir sous la surveillance de ses complices, et s’installe aux commandes du Boeing.

D’un coup sec, Mohammed débranche les appareils destinés à signaler la position de l’avion et change de cap brutalement faisant basculer tous les passagers d’un côté.  

Il est 8h14.

Simon rentre in-extremis dans le wagon. Derrière lui, les portes se ferment brusquement.  

Le métro démarre en direction de Manhattan.

Adossé contre la barre, il regarde défiler New-York, les yeux dans le vide.

Au loin, sur la baie de l’Hudson, les 110 étages des tours du World Trade Center rayonnent de toute leur splendeur. C’est la vitrine prestigieuse de la finance et de l’économie Américaine ! 

Simon n’y voit plus rien de beau. 

Contrairement à bon nombre de New-Yorkais qui travaillent tous les jours, dans le temple du libéralisme, lui aimerait ne plus jamais y remettre les pieds. 

Il n’en peut plus de la finance, des chiffres, de ce boulot répétitif, froid, inhumain… Si seulement, il pouvait changer de vie…

Il est 8h34, Simon arrivera dans 5 stations.

Comme tous les matins depuis près de 10 ans, Steve, pompier à la caserne de Franklin Street, juste en dessous de Soho, obéit à un rituel bien huilé :

Saluer son chef de garde, puis les collègues de l’équipe « montante » qui prennent la relève et enfin, rejoindre le vestiaire pour se mettre en tenue. 

Un coup de sifflet et le sapeur-pompier se tient déjà au garde à vous pour le 1er rassemblement de la journée. 

La fonction et les consignes sont données à chacun.

Et ce matin, Steve est de corvée aux travaux d’entretien…

Pendant qu’une équipe s’élance dans un petit footing matinal, la sienne reste en veille à la caserne. 

Penchée sur son écran, Sarah réajuste ses lunettes et parcourt rapidement ses mails.  

Dans les bureaux d’à côté, quelques collègues se rapprochent des fenêtres de la face Nord du bâtiment. 

Intrigués, ils regardent au loin cet avion…Cet avion qui vole à basse altitude au-dessus de la ville. 

Certains rient, d’autres n’y portent aucune attention. 

C’est le cas de Sarah, toujours concentrée sur ses mails.

Et puis brusquement, les rires s’arrêtent.

Sarah lève la tête.

Il est 8h42. 

Dans le cockpit de l’avion, Mohammed ouvre son micro et annonce aux passagers qui hurlent à l’arrière :

« Nous détenons des avions. Restez calmes et tout ira bien pour vous. Nous retournons à l’aéroport. » 

Mais ce message, c’est le centre de contrôle de Boston qui le reçoit, pas les passagers ! 

Le pilote amateur s’en rend compte et coupe la connexion. 

Il rallume le micro et s’adresse de nouveau aux passagers : “Ne bougez pas et tout se passera bien ».

Sur le tableau de bord, la charge en carburant affiche 34 000 litres.

Mohammed s’apprête à atteindre son objectif : Transformer le Boeing en bombe incendiaire volante. 


Lentement, Sarah se rapproche à son tour de la fenêtre.   

L’avion survole le Bronx et se dirige à pleine vitesse droit sur elle.  

Depuis les bureaux voisins, les premiers hurlements résonnent…

Mohammed transpire à grosses gouttes.  

L’égyptien ne lâche plus des yeux les tours jumelles qui se rapprochent.

D’un coup sec, il attrape la manette des gaz et augmente d’un cran la vitesse de l’appareil.  

L’avion fonce maintenant à près de 800 kilomètres à l’heure au-dessus de Manhattan.  


Sarah recule, les yeux exorbités.

Derrière elle, des cris et un mouvement de foule. Tous se précipitent vers les sorties.

La jeune cadre est tétanisée.

L’avion, incliné à la perpendiculaire, n’est plus qu’à une centaine de mètres. 

À 6 mètres sous terre, à l’intérieur du tunnel qui mène à la station Cortlandt Street , l’écho d’un bruit sourd marque l’arrêt brutal du métro. 

La lumière du wagon s’éteint. Surpris, les passagers se regardent dans l’obscurité. 

Simon lui, la tête adossée à la barre, garde les yeux dans le vide.

La lumière se rallume. Le métro. Repart.

Il est 8h47

Au même instant, à la caserne de pompier, un ordre de départ immédiat tombe au poste de veille opérationnelle.

L’alarme retentit, branle-bas de combat à tous les étages ! 

Steve attrape son sac d’intervention et embarque à bord du 1er véhicule.

En moins d’une minute, deux camions franchissent le porche, sirènes hurlantes.

Dans le haut-parleur, la voix du chef de garde annonce le motif de l’intervention : 

Incendie au sommet de la tour Nord du World Trade Center

Steve remonte la fermeture éclair de sa veste de feu, enfile ses gants et sert fermement son casque contre sa poitrine. 

L’adrénaline monte, le pompier adore ça…

Les deux mains collées sur son ventre rond, Katie sourit. Ce matin, le bébé bouge beaucoup. 

La piscine se vide d’un coup. 

Tous les vacanciers se regroupent devant l’écran de télévision du bar de l’hôtel. 

Intriguée, elle se rapproche. 

Elle voit le sommet de l’une des tours jumelles en feu.

D’immenses flammes jaillissent de tous les côtés du bâtiment et dégagent une épaisse fumée noire. 

Sous le choc, elle se retient au rebord du bar.   

Au même instant, son téléphone sonne ! C’est Jerry…

La jeune femme reprend immédiatement ses esprits. 

Calme et serein, son mari la rassure, l’explosion s’est produite dans l’autre tour, pas dans la sienne, tout va bien ! 

Soulagée, Katie se rassoit lentement.

Dans le métro, les gens courent dans tous les sens et des hurlements résonnent.

Évacué de la station, Simon se précipite à l’extérieur. 

3 par 3, il grimpe les marches de l’escalier qui mènent sur Liberty Street. 

Et il voit…

Il voit en haut de la Tour, une large entaille qui coupe l’immeuble en deux et d’énormes boules de feu, allant du jaune à l’orangé, illuminent le ciel de la ville. 

En l’air, des meubles et des milliers de papiers tombent sur le sol qui se couvre de gravats.   

Hébété, Simon regarde son costume. Il est déjà couvert de poussière. 

Au-dessus du 99e étage de la tour, les cages d’escaliers d’urgence et les ascenseurs sont coupés. 

Plus rien ne fonctionne ! 

Le Boeing a sectionné plus d’une trentaine de colonnes en béton qui soutiennent le bâtiment. 

Et partout à l’intérieur, le carburant propage l’incendie.

Tout brûle : Papier, mobilier, moquette, ordinateurs, livres, murs, charpentes… 

Il fait extrêmement chaud, les lumières sont éteintes et la fumée s’infiltre de tous les côtés. 

Sarah est prise au piège !  

Autour d’elle, ses collègues appellent les services d’urgences en hurlant, d’autres, en larmes, supplient leurs proches de leur venir en aide…  

D’un coup, une violente déflagration l’éjecte de sa chaise. 

Une partie du plafond s’effondre.

Le visage noirci par l’épaisse fumée qui envahit la pièce, Sarah est terrorisée.

Partout, des cris résonnent dans le crépitement du feu qui se répand dans les bureaux.  

Poussée par les flammes et les températures extrêmes, Sarah se précipite à la fenêtre pour reprendre sa respiration. 

Mais dehors, l’épaisse fumée noire et la forte odeur de kérosène rendent l’air irrespirable. 

La chaleur consume ses vêtements, ses cheveux, sa peau… 

Désespérée, elle enjambe la fenêtre et s’accroche fermement au rebord. 

La moitié de son corps est suspendu dans le vide, à plus de 400 mètres de hauteur.

Au Magik Beach Hôtel de Porto Rico, tous les vacanciers ont tous les yeux rivés sur les images glaçantes diffusées en direct sur CNN
Depuis les fenêtres de la tour en flammes, les gens bloqués agitent des nappes blanches. 

 Des hélicoptères de police survolent la tour en feu, mais l’épaisse             fumée les empêche d’approcher. 

Pour Katie s’en est trop ! Bouleversée, elle se lève pour rejoindre son transat…

À la même seconde, dans le coin de l’écran de télé, un nouveau Boeing 767 apparaît. 

Immédiatement, trois énormes boules de feu ressortent par les façades opposées de l’autre tour du World Trade Center.

Une main sur le ventre, l’autre sur la bouche, Katie assiste en direct à la mort de son mari.

Il est 9h03.

Dans le business district de Manhattan, c’est le chaos : L’odeur de brûlé, le dégoût et l’horreur du bruit sourd des corps qui s’écrasent dans les rues et sur les toits des bâtiments.

Les survivants, traumatisés, errent comme des zombies. Hagards, ils contournent les amas de débris qui recouvrent le sol. 

D’énormes nuages de cendres et une épaisse fumée noire engloutissent le bleu du ciel. 

Dans un grand mouvement de panique, les gens s’enfuient massivement vers la ville de Jersey, de l’autre côté de la rivière Hudson. 

Simon lui, remonte à toute allure en direction du pont de Brooklyn.

Il a compris…Ce n’est pas un accident, c’est un acte de guerre ! 

Steve et son équipe rentrent dans le hall de la première tour.
Les vitres et les portes des ascenseurs sont soufflées, les plaques de marbre murales sont décollées, des centaines de personnes descendent, brûlées de la tête aux pieds. 

Le kérosène pulvérisé autour du 95e étage a parcouru les 400 mètres des cages d’ascenseurs du centre du bâtiment. 

Terrifié, Steve n’a pourtant pas le choix ! Il doit monter et tenter de sauver le maximum de personnes. 

À chaque étage, un mur de chaleur le ralentit un peu plus…  

D’un coup, les rampes se descellent du mur, et l’escalier tout entier se met à osciller violemment. 

Malgré la peur et le manque de visibilité, le pompier progresse dans les étages.  

Sarah suffoque.

Le cœur battant, les yeux pleins de larmes, la jeune femme est à bout de force. 

Ses doigts fermement agrippés au rebord de la fenêtre se détachent l’un après l’autre. 

Elle le sait…Elle doit choisir sa mort : Brûler ou sauter.

Quelques secondes passent, l’épaisse fumée noire et la chaleur sont insupportables. 

Sarah ferme les yeux et pousse un hurlement. Le dernier. Son corps bascule dans le vide.

En symétrie parfaite avec la façade du bâtiment, Sarah, tête en avant, s’écrase 400 mètres plus bas, à plus de 200 km/heure. 

Il est 9h27.

Bloqué au 68e étage, Steve lutte contre les flammes qui l’empêchent de progresser.

Les fumées, grises et légères, virent maintenant au noir. 

Le souffle de la chaleur lui brûle les narines, les yeux, la bouche…

Dans l’étroite cage d’escalier, des gens adossés au mur ont perdu connaissance ou agonisent. 

D’autres descendent dans l’obscurité, mains dans la main, comme des écoliers, au milieu des décombres et des corps inertes.  

L’alarme de son talkie-walkie ne cesse de sonner, le bureau des urgences lui ordonne d’évacuer au plus vite! 

Mais Steve n’entend plus rien…

Un grondement monstrueux descend des étages supérieurs.

L’escalier bouge de plus en plus, le plafond se détache par morceaux et d’énormes fissures se dessinent sur les murs. 

Le pompier s’arrête net.  

Devant l’écran de télé du bar de l’hôtel, Katie ne cesse de pleurer. 

Le téléphone de Jerry sonne dans le vide…Elle essaye et essaye encore…

Il décroche ! 

Katie hurle dans le combiné : Jerry ??! Jerry ??!!!!  

Mais impossible de comprendre quoi que ce soit, elle arrive à peine à distinguer sa voix.  

Les secondes passent, elle entend un bruit sourd…et plus rien. La liaison est coupée. 

Autour d’elle, les vacanciers la regardent en silence.   

Au même instant, le sommet de la tour sud se détache et c’est tout le bâtiment qui s’écroule comme un château de cartes.

Celui dans lequel se trouve Jerry.

Katie rappelle immédiatement son mari. 

Cette fois-ci, plus de sonnerie. Le répondeur s’enclenche.  

Il est 9h59.

Au loin, derrière l’Empire State Building, Manhattan disparait sous un gigantesque nuage de poussière noir. 

Une atmosphère de fin du monde qui paralyse Simon.


Pourquoi la vie l’a-t-elle épargné ?! Lui qui croule sous les soucis aurait mieux fait d’arriver à l’heure ce matin…au moins, tout serait maintenant terminé…

À quelques mètres de là, une rangée de poubelles attire son attention. 

Debout, immobile, Simon les fixe longuement.  

Et puis lentement, attiré comme par un aimant, il se dirige vers l’une d’elles.

Il soulève le couvercle, balance sa mallette en cuir noir et vide ses poches…Portefeuille, clés, carte d’accès électronique, téléphone portable, carte d’identité…

Alors que New-York brûle et que le monde bascule, Simon, saisit la dernière occasion de sa vie : Partir, et tout recommencer. 

Il est 10h34. 

3000 personnes sont tuées ce matin du mardi 11 septembre 2001.

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