fbpx

12.07.98, LE JOUR DE LA COUPE DU MONDE, MINUTE PAR MINUTE

12.07.98, LE JOUR DE LA COUPE DU MONDE, MINUTE PAR MINUTE

De 7h à 21h, revivez la journée historique avec Zidane, Deschamps, Barthez, Ronaldo, les supporters…

Texte : Laurent Latappy Voix : François Berland

Dimanche 12 juillet 1998, tôt le matin. Si tôt que la France dort encore. 

Dans l’obscurité, deux hommes en survêtement bleus quittent sur la pointe des pieds le château de Clairefontaine.

Aimé Jacquet le sélectionneur de l’équipe de France de Football, et Philippe Bergeroo l’entraîneur des gardiens, ferment silencieusement la porte et descendent les marches de l’entrée du bâtiment.  

Aucun des deux hommes ne parle.  

Seuls les bruits de leurs pas répétés sur le gravier de l’allée et leurs souffles dérangent le silence matinal de la forêt de Rambouillet. 

Aimé Jacquet réajuste ses lunettes et s’élance en trottinant en direction des bois. Philippe Bergeroo l’imite aussitôt. 

Concentrés et songeurs, les deux hommes s’engouffrent à l’intérieur de la forêt pour leur footing rituel.  

Les minutes passent, les rayons du soleil transpercent maintenant les branches des pins et illuminent le petit chemin de terre.

Il est presque 8h, au premier étage du château, les volets des chambres des joueurs s’ouvrent les uns après les autres. 
Sur le chemin du retour, quand le rythme a baissé et que les deux hommes reviennent en marchant, Aimé Jacquet lance soudain à Bergeroo : « Ce sera une belle journée…»

Ce matin, Didier Deschamps a dû mal à se réveiller.

Fébrile, le capitaine des Bleus a pris froid à l’entraînement de la veille. 

Il prend son thermomètre, le place sous son aisselle et compose le numéro de Claude, sa femme. 

Dans la chambre du fond, celle que partagent Zidane et Dugarry, les volets sont toujours fermés. 

Dans l’obscurité, les deux copains s’amusent et rigolent.  

Ni l’un ni l’autre ne semble réellement stressé par l’événement de la journée. 

Accoudé à la fenêtre de la chambre d’à côté, Emmanuel Petit respire lentement l’air frais qui se dégage de la forêt. 

Le milieu de terrain est confiant lui-aussi…Il le sent, il le sait, cette journée sera parfaite.

Didier Deschamps raccroche et vérifie le thermomètre : 38,2°. 

Une petite fièvre. Mais pas de quoi perturber les motivations du capitaine.  

Il saute du lit, enfile son survêt’ et s’apprête à rejoindre ses coéquipiers quand d’un coup, un bruit sourd attire son attention.  

Marcel Desailly, son compagnon de chambre, se précipite à la fenêtre, ouvre brusquement le volet et regarde en l’air. 

Dans le ciel d’un bleu lumineux, un hélicoptère survole Clairefontaine.

Depuis l’appareil, plusieurs objectifs de caméras sont pointés sur les fenêtres du Château. 

Depuis près de 5 semaines, l’Équipe de France vit en autarcie, recluse ici, à l’intérieur du domaine de Montjoye, situé à 50 kilomètres au sud-ouest de Paris.

Aimé Jacquet, cible permanente des journalistes, a définitivement fermé les portes de Clairefontaine.

Peu d’image et quasiment aucun contact avec les joueurs. 

Tous les jours, la presse s’agace et les médias s’impatientent. 

Mais l’objectif est clair, le sélectionneur veut protéger ses joueurs des critiques assassines et les garder en confiance. 

Car dehors, peu de gens croient toujours en leur chance de remporter ce titre mondial…

Il est 8h30, les joueurs descendent ensemble au rez-de-chaussée du château. 

Ce matin l’horaire du petit-déjeuner est exceptionnellement commun à tous. 

À 80 kilomètres de là, à Lésigny, en Seine et Marne, l’équipe nationale Brésilienne se retrouve elle-aussi à la cafétéria du Château. 

Les champions du Monde en titre, stars de ce mondial 98 et grand favoris de cette finale, semblent bien déterminés à inscrire une 5e étoile sur le maillot de la Seleçaõ

Au pays, c’est plus de 160 millions de Brésiliens qui s’impatientent. 

Mais derrière le grand sourire qu’affiche Ronaldo en s’asseyant autour de la table avec ses coéquipiers, se cache en réalité une grande inquiétude.  

Cette nuit, le jeune prodige Brésilien de 21 ans n’a pas bien dormi…  

Au même instant, à Clairefontaine, les 22 joueurs chaussent leurs crampons et rejoignent le terrain d’entraînement.

Chose inhabituelle durant la compétition, Aimé Jacquet les convoque exceptionnellement ce matin pour une dernière séance. 

Plus qu’un entraînement, le sélectionneur veut surtout briser l’attente et éviter aux gars de trop tourner en rond et cogiter.  

Libres de choisir leur programme, plusieurs groupes se forment naturellement aux quatre coins du terrain.  

D’un côté, les défenseurs Thuram, Desailly, Lebœuf et Lizarazu se retrouvent et discutent.  

Marcel Desailly, qui évolue alors au Milan AC, a plusieurs fois affronté el Fenomeno, le Brésilien Ronaldo qui joue lui-aussi en Italie.  

À l’écouter, la star du Brésil est un véritable magicien capable de faire disparaître le ballon sous le nez des défenseurs. 

Il va si vite que personne n’a vraiment le temps de réagir à ses fulgurantes accélérations. 

Mais Franck Lebœuf, qui remplace Laurent Blanc (expulsé en 1/2 finale) préfère en sourire. 

Au fond de lui, il est convaincu qu’il a les moyens de s’opposer au phénomène…

Pendant ce temps, de l’autre côté du terrain, Aimé Jacquet rassemble le reste des titulaires :

Zidane, Petit, Djorkaeff, Deschamps, Karembeu et Guivarch entourent le sélectionneur. 

Encore une fois, Aimé Jacquet insiste sur les coups de pieds arrêtés… 

Son crayon pointé dans leur direction, le sélectionneur les regarde tous un par un dans les yeux : 

« Vous devez les suspendre sur les corners les gars ! Ils sont petits et leur marquage est approximatif ! » 

Mais d’un coup, alors que les joueurs s’apprêtent à poursuivre l’entraînement, des voix se font entendre au loin. 

Installés le long de la route qui borde le domaine, plusieurs centaines de supporteurs français entonnent à tue-tête la Marseillaise. 

Les Bleus arrêtent quelques instants la séance et écoutent la ferveur nationale qui résonne de l’autre côté des grilles: « Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé…»

À l’extérieur de Clairefontaine, le pays est déjà prêt. 

Il est 13h, les Brésiliens ont fini leur repas. 

Tous rejoignent tranquillement leur chambre pour se reposer. 


Ronaldo attrape la télécommande et s’assoit sur le rebord de son lit. 

Le Grand Prix de Formule 1 de Silverstone est retransmis en direct.

L’attaquant fixe l’écran de télé. 

Roberto Carlos, son compagnon de chambre, est allongé sur le lit d’à côté et feuillette un magazine. 

Brutalement, Ronaldo bascule à la renverse et se débat dans tous les sens.     

Les yeux révulsés, le buteur  est pris de violentes convulsions.

Roberto Carlos, terrorisé par la scène, se précipite dans le couloir et hurle :

« Vite, vite Ronaldo est en train de mourir !!! » 

Surpris par les cris, les joueurs sortent précipitamment dans le couloir et rejoignent la chambre en courant. 

Devant eux, la scène est insoutenable. 

De l’écume blanche sort de la bouche du Brésilien. Les convulsions s’arrêtent et il perd connaissance.    

Le staff médical tarde à arriver, César Sampaio, le milieu de terrain de la Seleçaõ se jette sur Ronaldo et tente de retenir la langue que l’attaquant essaie d’avaler. 

Autour du lit, ses coéquipiers sont sous le choc ! 

Certains détournent le regard pour ne pas assister à la scène. 


Les médecins arrivent enfin et ordonnent aux joueurs de rejoindre leur chambre. 

L’équipe médicale installe l’attaquant sous la douche et lui fait avaler un calmant.  

Il est 13h25, Ronaldo, sous haute surveillance médicale, s’endort sur son lit.    

À Clairefontaire, l’ambiance est tranquille. 

À l’issue du repas chacun des joueurs vaque à ses occupations. 

Alors que Dugarry, Henry et Trezeguet regagnent leur chambre pour une petite sieste, Karembeu lui, s’attaque à sa mission classique d’avant-match : Raser le crâne de son pote Thuram. 

Dans l’immense salon du rez-de-chaussée, Lizarazu et Charbonnier, le 3e gardien, sont affalés dans les fauteuils devant la télé qui diffuse une vidéo de surf. 

D’autres, comme Zidane, s’affairent autour de la table de ping-pong ou se détendent tranquillement sur la terrasse, une cigarette à la main, comme Fabien Barthez.

Pendant ce temps, alors que Deschamps reçoit les encouragements de Bernard Tapie au téléphone, derrière le château, Manu de Faria, l’intendant des bleus, prépare le chargement qu’il embarque dans sa camionnette: tenues, crampons, paquetages, tout doit être en règle à l’arrivée des joueurs tout à l’heure. 

Et puis discrètement, il attrape une glacière et se dépêche de la cacher au fond. 

À l’intérieur de la caisse, un magnum de champagne.

Mieux vaut prévenir…  

Il est 17h, du côté Brésilien, c’est l’heure de la collation.

Dans un silence presque total, les joueurs de la Seleçaõ s’installent autour de la grande table de la cafétéria.

La chaise de Ronaldo est vide. 

La porte s’ouvre lentement, l’avant-centre débarque dans la pièce, l’air hagard et le visage blême.  

Sans même saluer ses coéquipiers, il s’assied timidement, prend une part de gâteau et attrape un verre de jus d’orange. 

Mais il n’y touche pas. 

Les joueurs le regardent du coin de l’œil.

Ils revivent la scène macabre à laquelle ils ont assisté tout à l’heure…

Parce qu’autour de la table, tout le monde sait ce qu’il s’est passé, sauf Ronaldo. 

Totalement inconscient lors de sa crise, le joueur n’a aucun souvenir de l’incident. 

Mais son état le rend soucieux…

Tête basse, le jeune Brésilien se lève et rejoint seul la terrasse pour passer un coup de fil. 

Leonardo, l’un des leader de la Seleçaõ s’agace: « il faut lui parler, il va mourir sur le terrain! » 

Sans attendre, le staff rejoint le joueur à l’extérieur et lui explique la gravité de la situation…

Dépité, Ronaldo écoute sans rien dire.  

Quelques minutes passent, dans l’allée principale du château, une ambulance se gare à la hâte derrière le bus de l’équipe. 

La star est immédiatement transportée à la clinique parisienne des Lilas pour des examens cardiaques et neurologiques.

Dans une ambiance plombée par l’incident, les Sud-Américains quittent à leur tour le camp de base de Seine et Marne. 

Dehors, le moteur du bus résonne sans la musique de samba qui l’accompagne habituellement. 

Pour tous les spécialistes, un seul nom est sur toutes les lèvres lorsqu’il s’agit d’évoquer le plus grand danger pour l’équipe de France : Ronaldo. 

À seulement 21 ans, le prodige brésilien impressionne par sa puissance et son efficacité devant le but, des qualités récompensées par un Ballon d’or quelques mois auparavant.

Alors forcément, quand le bus Brésilien s’engage en direction du Stade de France, l’inquiétude a sérieusement entamé la confiance du groupe… 

Devant les marches de l’entrée du château de Clairefontaine, le véhicule de 12 mètres de long démarre son moteur.

À l’intérieur, les 22 joueurs, leur entraîneur et l’équipe technique s’installent. 

Ils ne le savent pas encore mais ils vivent les derniers instants de silence avant plusieurs jours de fureur. 

Le bus franchit l’allée bordée de rhododendrons et s’apprête à passer les grilles du domaine quand brusquement, le chauffeur freine.  

Face à lui, 2000 ou peut-être même 3000 personnes font barrage.  

Partout les supporters agitent des drapeaux tricolores :

Dans les arbres, en haut des poteaux électriques, debout sur les capots des voitures.  

La foule est tellement dense que le véhicule ne peut plus avancer.

Sur les côtés, devant, derrière, des motos, des scooters, des voitures ; des gens qui hurlent, d’autres qui pleurent. 

Les joueurs sont sidérés. La ferveur populaire est si forte qu’ils ne craignent plus rien !  

À ce moment-là, le sentiment est le même pour tout le monde : “on joue la finale, on prend la coupe et on part“

Mais à l’avant du bus, Aimé Jacquet et son staff s’inquiètent. Devant l’immense foule qui bloque l’autocar, arriveront-ils dans les temps pour se préparer dans de bonnes conditions ?!

Le chauffeur n’a plus le choix, il force le passage.  

Il est 19h00, les Brésiliens arrivent les premiers au stade de France.  

La mystérieuse crise du Fenomeno plombe toujours l’ambiance.  

Et au retour du staff médical de la clinique des Lilas, les choses ne s’arrangent pas. Ronaldo n’est pas là. 

Discrètement, les regards des joueurs se croisent…

Mais où est-il ?!  

Et que s’est-il passé cet après-midi pour que l’avant-centre brésilien ne figure pas sur cette feuille de match ?

Très vite, l’agitation autour de son absence fait monter la pression et les doutes s’installent. 

Dans un coin du vestiaire, certains s’échauffent balle au pied.

D’autres, musique brésilienne dans les oreilles, préfèrent s’isoler pour se concentrer.   


Zagallo, le sélectionneur, tente par tous les moyens de relancer son vestiaire. 

Dans le bus français, les hurlements de l’extérieur contrastent maintenant avec le lourd silence qui s’installe lentement. 

Après l’euphorie du départ, l’émotion et la pression prennent le dessus : Ils doivent être à la hauteur !

Sur la nationale, l’autoroute puis le périphérique, une marée humaine escorte toujours le bus tricolore qui descend au ralenti avec l’aide de la gendarmerie.

Des centaines de motos suivent, un concert de klaxons se mêle au son de l’hélicoptère qui survole le bus de prêt. 

Les joueurs sont sidérés par l’immense ferveur populaire qui envahit le pays. 

Zizou, assis entre Dugarry et Candela tout au fond, détourne lentement le regard. 

Au fur et à mesure du parcours, plus aucun joueur ne regarde par la fenêtre.  

Non, plus aucun d’entre eux ne veut se laisser envahir par l’émotion ou trop de confiance.  

Sans même se concerter, tous se répètent la même chose…Méfions-nous de toute cette effervescence, on n’a pas encore gagné ! 

À la clinique des Lilas, les résultats des tests sont tous négatifs. 

Rien d’anormal n’est diagnostiqué, pas même la suspicion d’une violente crise d’épilepsie. 

Étrange. Mais les médecins sont unanimes sur la santé du joueur, il va bien. 

Sans même pouvoir s’entretenir avec sa sélection ni les médecins de l’équipe, qui ont déjà tous rejoint le reste du groupe au stade, le jeune homme de 21 ans signe seul, sous sa propre responsabilité, sa déclaration de sortie…Et sa décision de jouer cette finale ce soir ! 

Il est 19h30, Ronaldo est conduit à toute allure au Stade de France. 

Dans le vestiaire Français, chaque joueur retrouve sa place, toujours la même. 

Deschamps au bout du banc à gauche, Zizou à l’autre extrémité tout à droite. 

Et chacun répète les gestes, dans le même ordre. Comme pour se rassurer…

Pendant ce temps, Laurent Blanc cherche à s’occuper et déambule dans les couloirs du stade. 

Expulsé en demi-finale contre la Croatie, le n°5 de l’équipe de France ne joue pas cette finale.  

Alors pour ne pas trop déranger la concentration du groupe, il multiplie les allées et venues entre le vestiaire et le couloir.

Et forcément, la rumeur de l’absence de Ronaldo circule déjà. 

Laurent Blanc se précipite dans le vestiaire pour annoncer la nouvelle qui tourne avec insistance dans les couloirs du stade…

Surpris, Aimé Jacquet marque un instant de doute. 

En redressant lentement ses lunettes, il s’interroge : 

Le sélectionneur brésilien tente-t-il de bluffer pour m’induire en erreur ?! 

À cet instant, la porte du vestiaire s’ouvre en grand, la première feuille de match annonce le verdict :

Les lettres N.A inscrites en face du nom de Ronaldo font presque sursauter l’entraîneur Français.  

Il est 20h, le meilleur joueur du monde est officiellement annoncé « Not Available » 

Aimé Jacquet avertit immédiatement les joueurs mais décide de ne rien changer à sa stratégie. 

Au même instant, accompagné d’un des médecins du staff de la Seleçaõ, Ronaldo entre dans le vestiaire.

D’un coup, toutes les têtes se tournent dans sa direction et de larges sourires se dessinent sur les visages des joueurs. 

Tous se rassurent…Ronaldo est bien vivant ! 

Le Brésilien rejoint sa place, s’assoit et pointe son regard dans les yeux de son entraîneur : 

Où sont mes affaires ?

Il est 20h30, une 2e feuille de match circule à dans les entrailles du Stade de France.  

Cette fois-ci, le jeune prodige Brésilien est bien inscrit. 

Dans le vestiaire français, le bruit incessant des crampons qui claquent nerveusement le sol s’arrête net. 

Aimé Jacquet, peu surpris par ce changement de dernière minute, s’adresse une dernière fois à ses gars : 

«Si vous vous comportez comme vous vous êtes comportés jusque-là, vous serez champions du monde. 

Vous allez chercher les Brésiliens sans les laisser réaliser leurs grigris. 

Exprimez-vous avec vos armes, elles vous conduiront au titre !» 

Les regards se croisent et en disent long. Personne ne veut passer à côté de ce moment-là. 

Laurent Blanc s’approche de Barthez, attrape sa tête des deux mains et l’embrasse sur le haut du crâne.  


Deschamps et sa bande rejoignent le couloir. 


Mais alors que Zidane s’apprête à passer la porte, le sélectionneur français le retient spontanément par le bras: 

« Ecoute-moi bien Zizou, je sais que le jeu de tête n’est pas ton point fort, mais je te garantis que si t’y vas avec conviction, tu peux faire quelque chose ! » 

Le numéro 10 français approuve en hochant la tête, quitte le vestiaire et rejoint ses coéquipiers dans le couloir…

Dans le sas qui mène à la pelouse, les Brésiliens, collés au mur, attendent en silence.

Les Bleus débarquent, la tête haute, le regard féroce, et s’installent au milieu du couloir.

Du coin de l’œil, tous regardent le n°9 Brésilien. 

Le visage blême, il semble presque ailleurs…  

Dehors, 80 000 supporters réclament l’entrée des joueurs français sur le terrain.

Le signal est donné, les 22 acteurs regagnent la pelouse. 

Lilian Thuram, remonté à bloc, pousse un violent cri de guerre qui fait sursauter les Brésiliens.

Depuis les gradins du Stade de France, l’immense marée humaine black-blanc-beur scande le nom du N°10 français. 

Il est 20h59, l’arbitre regarde sa montre…10 secondes… Il lève le bras et siffle le début de la finale de la coupe du monde de football 1998.