COUPE DU MONDE DE FOOTBALL – La playlist à écouter pendant la mi-temps !
Benzema, Messi, Mbappé, Pelé, la FIFA, les coupes du mondes ou encore les Lions Indomptables sont disponibles dans cette playlist spéciale Coupe du monde !
4 juin 1988. Le Pape Jean Paul 2 visite l’usine Ferrari.
L’information donne une idée du prestige de la firme… Le représentant de Dieu sur terre prend le temps de se rendre dans un garage… Certes, il ne s’agit pas du garage du coin de la rue. Il s’agit de l’usine Ferrari. Dans la ville de Maranello, au Nord de l’Italie, entre Florence et Milan. D’ailleurs on ne dit pas l’usine ou le garage mais la Ferrari Factory. Mais tout de même…le pape…
Ce 4 juin 88, il était prévu dans l’agenda papale une visite chez Ferrari. Et une fois sur place, le Pape est monté dans une Ferrari, le modèle Mondial 8, pour les connaisseurs. Il a fait un tour de piste dans sa Ferrari.
Il fait beau ce jour-là. Le toit de la voiture est rabattu. Jean Paul II se lève. Il est debout. Il lève la main. Il salue la foule de journalistes, employés et invités présents ce jour historique. Photo.
Le pape bénit la foule, dans une Ferrari.
Lire la suiteFerrari n’a jamais fait de publicité. C’est, dit-on dans le milieu de la pub, la seule marque aussi connue au monde à n’avoir jamais fait de publicité. Nulle part.
Normal. Quand tu as des photos comme celle-là… Le pape ! Pas besoin de pubs…
Et il n’y a pas que le pape !
Elvis, John Lennon, Maradona, Alain Delon, Belmondo, Steve Mcqueen, les Daft Punk, Eric Clapton, Catherine Deneuve, Tom Cruise, Valéry Giscard d’Estaing, Johnny, le Shah d’Iran, Ronaldo…j’arrête, ils sont trop nombreux…ils ont possédé, ils possèdent, où on les a vu au volant…d’une Ferrari.
Ferrari est la seule marque à avoir de tels ambassadeurs.
Et le mieux, c’est que Ferrari ne les paye pas ! C’est eux qui payent, et cher, très cher !
Ronaldo, le footballeur, a dépensé 1 million d’euros pour avoir la sienne ! Une Monza !
C’est dire si Ferrari est plus qu’une marque. C’est un symbole, un Graal, la quintessence de la beauté, de l’argent, de la classe…
Du milliardaire vulgaire à la plus glamour des stars hollywoodiennes en passant donc…par le pape…ils s’exhibent tous avec une Ferrari…pourquoi ?… Parce qu’elle les élève…
Oui, ils ont déjà tout mais cette voiture rouge va les placer encore plus haut.
Comment ? Un seul mot, une seule réponse…la rareté.
Vous voulez acheter une Ferrari ? Bon, il faut un peu d’argent. Mais pas seulement, on va le voir.
L’argent d’abord.
Le bas de gamme, c’est la Ferrari Portofino, qui vaut 200 000 euros. Ensuite, ça monte, 230, 280, 300 000 euros, jusqu’à la Stradale, 443 000 euros.
Et il ne s’agit là que de voitures neuves, la collection officielle sortie d’usine.
Ensuite, vous avez les enchères et les séries spéciales, et là…c’est sans limites…plusieurs dizaines de millions d’euros…le record, en 2022, c’est une 250 GTO de 1962, qui s’est vendue chez Sotheby’s pour 48 millions de dollars…
Donc, disons que vous avez au moins 200 000 euros pour acheter une voiture. Ça ne suffit pas. Il faut… de la patience… Quelques mois si vous prenez le modèle de base mais avec les options en plus, comptez 1 à 2 ans.
Et on paye d’avance monsieur s’il vous plaît.
Chèque de banque.
Et là, vous êtes monsieur tout le monde qui achète la Ferrari de monsieur tout le monde, celle à 200 000, donc…
Après, pour avoir le droit de conduire une série spéciale, c’est plus compliqué. Il faut être choisi…oui, c’est Ferrari qui décide si vous avez le droit d’acheter.
Si Ferrari sort un modèle à 500 exemplaires par exemple, on ne va pas mettre les voitures chez des concessionnaires et attendre les commandes, qui viendront de toutes les façons. Ce serait trop facile. Il suffirait d’être riche pour en avoir une.
La direction de la politique de vente et de marketing va utiliser un logiciel qui proposera une liste de clients sélectionnés.
Selon quels critères ? On ne sait pas. Ce n’est pas l’argent. Ils en ont tous. Ce serait plutôt de l’ordre de la méritocratie. Cette personne mérite-t-elle de posséder cette voiture ? Combien de Ferrari possède-t-elle, comment les utilise-elle, cette personne est-elle une ferrariste active, autrement dit, partage-t-elle sa passion, expose-t-elle convenablement sa voiture, participe-t-elle aux événements de la marque ?
Oui, parce que Ferrari organise des sauteries avec ses clients. Un week-end à Monaco par exemple, en compagnie de quelques autres. On se retrouve dans un bel hôtel, on fait quelques tours de piste, on mange, on boit… l’invitation coûte tout de même dans les 35 000 euros…
Bref, si le client est un véritable membre de la famille, on l’appellera pour lui donner la voiture. C’est en effet le terme utilisé, on donne au client le droit de débourser 400 ou 500 000 euros pour une voiture fabriquée à 500 exemplaires. C’est un privilège immense.
Vous êtes un des 500 humains sélectionnés parmi 7 milliards pour posséder cette voiture. Vous êtes dans la top liste de Ferrari.
On est dans le nirvana du snobisme.
J’achète, très cher, non pas parce que j’ai choisi d’acheter mais parce qu’on m’a choisi pour acheter.
Remarquable marketing qui donne la sensation à ceux qui possèdent déjà tout qu’il peuvent avoir encore plus…ou pas…
Bataille d’égo chez les ultra-riches. Encore et toujours le concours de celui qui a la plus grosse…on n’en sort pas… Et ça marche ! Les carnets de commande sont plein… sur deux ans dit-on chez Ferrari.
Il faut tout de même prendre le temps de parler des options. Les fameuses options Ferrari.
C’est une des clés de la rareté voulue par Enzo Ferrari…le papa de toute cette histoire. C’est lui qui a imposé que les voitures soient rares, inaccessibles, uniques…Tout le marketing Ferrari repose sur cette idée de rareté.
Reprenons, vous avez commandé votre Ferrari Portofino. Y compris le malus écologique, la carte grise et l’assurance, vous avez déboursé 200 000 euros.
Mais attention, pour l’instant, c’est une Ferrari comme une autre, comme toutes les autres du même modèle qui sortent de l’usine.
C’est bien. Vous avez une belle voiture. Elle est rare. Mais on peut faire mieux. On va alors vous proposer de la rendre unique grâce aux options !
Vous allez choisir la couleur de la voiture, la forme de la calandre, le cuir des sièges, leur finition, la couleur des étriers de freins…mais aussi un cendrier, un porte gobelet, une installation Apple car, l’écusson avec le cheval qui se cabre, sur le côté de la voiture…tous ces aménagements, c’est vous qui les choisissez.
Et vous n’êtes plus à 10 ou 15 000 euros près.
Souvenez-vous, vous êtes dans une sorte de course à la Ferrari la plus belle, la plus rare…vous devez vous démarquer !
Alors, vous commandez des options…
Quelques prix :
Un porte habits, 2000 euros.
L’installation d’Apple car : 3000 euros.
L’écusson avec le cheval qui se cabre, sur le côté de la voiture, 900 euros.
L’écusson brodé sur l’appuie tête : 900 euros.
Le chargeur de smartphone sans fil : 1200 euros.
Une peinture : 8000 euros.
Un extincteur :800 euros …
La liste est infinie. Vous l’avez compris, tous ces objets sont siglés Ferrari, et c’est ce qui fait leur prix. Ce n’est pas un chargeur de téléphone, c’est un chargeur de téléphone Ferrari. Ce n’est pas pareil.
Et finalement, vous lâcherez en options le prix d’une Clio, mais votre Ferrari sera unique… et c’est le but !
Vous avez choisi la voiture, les options, vous avez tout payé et maintenant, vous attendez. Deux ans.
Au bout de deux ans, coup de téléphone de la Ferrari Factory.
« Votre voiture est prête, on vous la livre où ? Chez un concessionnaire, chez vous ? Ou bien vous préférez venir la chercher, ici, à Maranello ? »
Alors, attention, si vous vous faites livrer la voiture à domicile, il faut avoir de la place… je veux dire, dans la rue, en bas de chez vous… car c’est un camion qui va débarquer. Un genre de trente tonnes, rouge bien sûr…il se gare et il s’ouvre, les côtés et l’arrière se déplient pour laisser apparaître, votre Ferrari…
C’est pas discret… Mais bon, quand on achète une Ferrari, on ne le fait pas par discrétion…on est plus à un camion près…
Mais la vraie classe, c’est d’aller la chercher sur place et de rentrer chez vous au volant…
Vous vous rendez donc sur place, à Maranello, pour prendre en main votre Ferrari.
On vous fera visiter les 250 hectares du complexe, 50 terrains de football, tout de même. Avec ses chaînes de montages et ses ateliers de mécanique ultra propres, ses ateliers de couture où l’on découpe le cuir, ses ateliers de peinture, son circuit pour les essais… La Ferrari Factory, c’est une ville, avec ses rues, ses avenues, ses places, son restaurant et ses 3000 salariés…
C’est le saint des saints.
Vous vous sentez privilégié. D’ailleurs vous l’êtes !
Si vous êtes là, si vous avez acheté une voiture, vous êtes un privilégié. Ils ne sont qu’environ 10 000, chaque année dans le monde entier, à acheter une Ferrari…
10 000… à l’échelle de l’humanité, ce n’est pas grand-chose.
Et c’est ça que vous achetez, autant que la voiture, vous achetez votre place dans un club extrêmement select. Le club des Ferratistes.
Enzo avait vu juste… l’envie, l’orgueil… y a que ça de vrai !
Enzo Ferrari naît en 1898, à Modène, dans le nord de l’Italie.
Le monde est en train de changer radicalement. L’électricité arrive dans les foyers, le téléphone aussi, la photographie et…l’automobile.
Le père d’Enzo, Alfredo Ferrari, est mécanicien. Il possède un petit atelier d’entretien.
Enzo fait comme papa. Il devient lui aussi mécanicien. Il est même très doué. Et il adore ça.
Les courses automobiles commencent à être populaires en Italie.
Selon la légende, en 1908, il a dix ans, son père l’emmène voir une course sur le circuit de Bologne. Le gamin est fasciné. Tout se serait joué ce jour-là.
Une dizaine d’années plus tard, en 1919, Enzo a la vingtaine, l’Europe sort de la première guerre mondiale. Enzo trouve un job de chauffeur livreur dans une entreprise qui transforme les camions militaires Lancia en voitures de tourisme.
Il passe ses journées au volant. Il apprend à conduire.
Un jour, à Milan, où il livre des châssis, il rencontre Ugo Sivocci.
Ugo est un ancien cycliste devenu pilote d’essai pour un petit constructeur de voitures de course, la CMN. Enzo décide de se lancer. Il achète une CMN 15/20, et participe à ses premières courses.
Un an plus tard, en 1920, il est engagé comme pilote par Alfa Roméo. Il conduira pour Alfa jusque dans les années 30. Il remporte plusieurs courses. Se fait un nom. C’est d’ailleurs au cours de ces années de pilotage que naît la légende du fameux cheval cabré…
Petite parenthèse, je vous raconte.
En 1923, Enzo rencontre la comtesse Paolina venu le féliciter à l’issue d’une course. Elle est la mère d’un célèbre pilote d’avion, Francesco Barraca. Une légende. L’homme est un héros national, un as de l’aviation italienne, mort pendant les combats.
Sur son avion, Francesco avait peint un cheval cabré, un étalon noir.
La comtesse offre à Enzo un écusson, représentant le cheval, comme porte bonheur. Et Enzo dessinera le cheval sur ses voitures. Plus tard, il y ajoutera un fond jaune, le jaune de la ville de Modène, sa ville natale.
Un cheval noir cabré sur fond jaune…le logo Ferrari.
Fin de la parenthèse cheval cabré…
Dans les années 30, Enzo Ferrari met fin à sa carrière de pilote. Il devient directeur sportif, toujours pour Alfa Roméo.
Il est charismatique, c’est un meneur d’hommes, mais c’est aussi, dit-on, un orgueilleux, très imbu de lui-même, ne supportant aucune critique. Un caractère explosif qui ne plaît pas aux dirigeants d’Alfa Roméo.
En parallèle, il crée la Scuderia Ferrari, l’écurie Ferrari. Il engage et entraîne des pilotes qui courent sous les couleurs d’Alfa Roméo.
Mais le maître à bord, c’est lui, c’est Enzo. Et le maître de l’Italie, c’est Benito Mussolini. Mussolini décide de s’emparer de la Scuderia et l’utilise à des fins de propagandes pour son Italie Fasciste.
Enzo quitte le navire. Avec quelques amis il monte un atelier de pièces automobile et aéronautique, à Modène.
Arrive la Seconde Guerre mondiale.
L’Italie Fasciste de Mussolini est alliée avec l’Allemagne Nazi de Hitler. L’ambiance n’est plus aux courses automobiles.
Enzo doit participer à l’effort de guerre. Il se réorganise et transfère son atelier dans une petite ville au sud de Modène, Maranello. Son usine est réquisitionnée et doit fabriquer des machines-outils pour l’état.
Le soir, Enzo dessine des voitures et des moteurs. Il est décidé. Il aura de nouveau son écurie, mais il aura aussi ses voitures.
1945, fin de la guerre. Enzo récupère son atelier de Maranello…et c’est parti, il va enfin pouvoir lancer ses voitures de course, à son nom, Ferrari et avec son cheval cabré.
Deux ans plus tard, la première Ferrari sort de l’atelier, la 125 S.
Enzo débarque sur les circuits, en 50, il se lance dans la formule 1 et multiplie les victoires. Il s’impose aussi aux 24 heures du Mans.
Ferrari devient la star des circuits avec le célèbre pilote Fangio, qui remporte le championnat du monde en 56.
Mais la course automobile, c’est cher . Très cher. Et Enzo à l’idée. L’idée qui va faire le prestige de Ferrari dans le monde.
L’idée d’Enzo ? Transformer les voitures de courses en voiture de tourisme.
Créer des cabriolets de luxe qui permettront à ceux qui pourront se l’offrir, de conduire la même voiture que Fangio…ou presque.
Et en vendant ces voitures très chères, on pourra financer les courses. Car c’est ça la véritable passion d’Enzo, la compétition automobile !
Les premières Ferrari dites “de route”, sont faites à la main. C’est de l’artisanat de luxe. De la haute couture.
Chaque véhicule est unique en fonction des demandes des clients…les prémices du système des options…
Et tout de suite, Enzo impose la rareté. Ses modèles sont la référence absolue en matière de voiture de sport, il faut être à la hauteur pour les conduire, il faut les mériter…on ne les vend pas à n’importe qui !
Et ça marche…
Le roi de Belgique, Léopold 2 , la princesse Marie Gabrielle de Savoie, le réalisateur italien Rossellini et sa femme Ingrid Bergman…premières têtes couronnées et premières stars au volant de Ferrari…
C’est parti. Ça ne s’arrête plus.
L’élite mondiale se doit de posséder une Ferrari et surtout de le montrer ! Pas de besoin de publicité donc, ce sont les prestigieux clients qui s’occupent de faire la réputation de la marque.
La suite de l’histoire est faite de déboires habituels d’une entreprise, il faut grandir, investir, trouver des partenaires, vendre des pourcentages…mais toujours, cette rareté imaginée par le créateur.
Enzo Ferrari meurt en 1998, chez lui, à Modène. Il est enterré dans le caveau familial du cimetière de San Cataldo.
Une dernière anecdote post mortem : en 2017, la police italienne interpelle les membres d’un gang de Sardaigne. Ils avaient prévu de déterrer Enzo et de revendre sa dépouille à la famille…
Le mythe perdure… Et ce n’est pas fini.
Pour 2023, le réalisateur Michael Mann annonce la sortie d’un film sur Enzo Ferrari, avec Hugh Jackman dans le rôle-titre.
Et des millions de spectateurs rêveront sur grand écran de voitures rouges, de luxe, de démesure… Ils fantasmeront comme un enfant devant un paquet cadeau…
À propos, vous connaissez la différence entre les enfants et les adultes ?
Le prix des jouets…
Texte : Eric Lange / Voix : Alain Chaillot
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