Venise, 1755
Les rives de la mer Adriatique.
La ville se loge dans le creux de la jambe italienne,
Dentelée d’une centaine d’îles, traversée par les eaux.
Quand la nuit tombe, elle se dérobe aux regards,
Elle se voile d’un brouillard laiteux, percé par des gondoles aux longs nez qui glissent en silence.
Lire la suiteAu loin, le son des rues encombrées par la fête, les bousculades et les rires gras,
La musique s’échappe des palais où se donnent des bals,
C’est le carnaval.
On vient de toute l’Europe pour y participer et surtout, pour s’adonner aux plaisirs les plus fous.
Car ici, à cette heure, le monde est à l’envers,
Les pauvres se travestissent en notables,
Les notables en gueux,
Les femmes se cachent sous les habits de l’homme,
Les hommes se fardent comme des femmes outrancières,
Les putains se déguisent en bourgeoises,
Les bourgeoises se donnent comme des putains…
Tout est permis !
Tout est permis car tout le monde porte un masque.
L’anonymat permet d’assouvir les rêves, les obsessions, les vices…
Mêmes les nonnes s’échappent des couvents, empressées de commettre les doux péchés de la luxure.
Il n’y aura pas de conséquence,
Il n’y aura pas de procès,
Tout est permis.
Texte : Gaelle Le Scouarnec – Voix : François Berland
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