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LES COUPS DE GUEULE DE KASSOVITZ !

LES COUPS DE GUEULE DE KASSOVITZ !

« J’encule le cinéma français », « Vin Diesel est un petit pédé », « Parle à mon Dieu ma tête est malade », « Ciotti je te prends et je te retourne »… Kassovitz est un homme en colère et quand il se lâche, ça dérape sévère…

Texte : Jean Pascal Grosso Voix : Michel Élias

Il nous avait prévenus…

C’est en 1995, à Cannes. Il vient présenter son film La Haine. Ce n’est pas un débutant.

Il a déjà obtenu un César du meilleur espoir masculin pour Regarde les hommes tomber, le tout premier film de Jacques Audiard et a réalisé un long-métrage, Métisse, applaudi par la critique.

Ce soir-là, la veille de la montée des marches, il est invité sur la deuxième chaîne, par Monsieur Bernard Pivot lui-même.

À propos de la Haine, il lâche cette phrase : 

« Comment peut-on, dans ce pays, se lever le matin et se prendre une balle dans la tête le soir ? »

1995, sur le service public, chez le pape de la culture, la saillie a son petit effet.

Il précise dans la même émission qu’on n’en a pas fini avec lui. La provoc, c’est familial, Kassovitz raconte :

« J’avais un grand-père qui disait : « Il faut choquer le bourgeois » C’est vrai que c’est quelque chose d’intéressant à faire. »

Depuis, il n’a pas arrêté…

Un des faits les plus marquants dans la « gueulographie » de Mathieu Kassovitz reste son point de vue sur les attentats du 11 septembre 2001.

Pour tout dire, c’est de manière assez placide qu’il aborde le sujet lors de l’émission « Ce soir ou jamais ! » du 15 septembre 2009 présenté par Frédéric Taddéi. Il dit :

« Je pense que la version officielle donnée par les Américains est obligatoirement questionnable. Il faut absolument se poser la question. »

Qualifié dès le lendemain « d’extrême droite » ou encore « d’antisémite », l’acteur-réalisateur porte plainte.

Seconde sortie lors de l’émission, L’Objet du scandale, le 29 octobre 2009, sur France 2. 

Sur le plateau, il est secondé par Jean-Marie Bigard.

Le débat tourne à la foire d’empoigne. Bigard et Kassovitz doutent de la version officielle et Kassovitz affirme tout de même qu’aux États-Unis, des témoins qui apportaient des éléments d’informations contradictoires, ont simplement disparu. Certains sont morts.

Du pain béni pour les plateaux.

Toujours la même année, il déclare à la radio que « Ben Laden n’est pas responsable » du 11 septembre 2001.

« Conspirationniste », « Goebbels » « révisionniste »… Les attaques fusent de toute part.

Tout se règle au tribunal. Parfois Kassovitz gagne. Parfois Kassovitz est débouté.

Taxé de « révisionniste » par une partie de la presse, il s’en défend sur le plateau de l’émission Café Picouly  en accusant les médias : « C’est de la bêtise crasse, dit-il. De la bêtise de journalistes parisiens qui s’enfoncent dans un truc sans réfléchir. Ils sont bêtes… »

En 2011, sa nouvelle réalisation, L’Ordre et la morale, un film à charge contre la République, sur la prise d’otage d’Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, en 1988, fait un flop.

Le film ne marche pas.

Sur son compte Twitter, Mathieu Kassovitz écrit  : « J’encule le cinéma français. Allez-vous faire baiser avec vos films de merde. »

Il corrige le tir quelque temps plus tard sur Europe 1, face à un Nicko Aliagas hilare : « Je m’excuse auprès du cinéma français s’il existe, je n’ai aucune intention de le sodomiser. »

Il en rajoutera une louche un peu plus tard, en se questionnant sur le racisme français, un pays où les gens dit-il, n’aiment pas les nègres, et je le cite toujours, « faire un film sur les ultra-nègres, à l’autre bout du monde tout le monde s’en fou. C’est valable pour n’importe quel film avec des noirs. »

Ultra-nègres…Fallait oser. Il ose.

Toujours à propos du cinéma, Kassovitz nous annonce tout simplement sa mort. Le futur du cinéma n’est plus là, dit-il au lendemain de l’épidémie de Covid, « Les salles de cinémas sont vouées à disparaître quoi qu’il se passe, et là c’est un accélérateur »

Circulez, y a plus rien à voir.

Il allume aussi Vin Diesel, son acteur principal dans Babylon AD, un film de science-fiction. C’est une « méga production », franco-américano-britannique qui fera…un bide.

Furieux, Kassovitz charge sa vedette, attention c’est du lourd, deux points ouvrez les guillemets : « Je ne suis pas homophobe, mais je peux te dire que Vin Diesel, c’est un petit pédé. Tu peux aller le provoquer, tu ne risques rien. Comme pourrait le dire Joey Starr, Vin Diesel, c’est une pompe à vélo »

Amen.
Enfin, spéciale dédicace à Tarantino, l’un plus grand réalisateur du monde selon Kassovitz « mais…il n’a pas de cerveau. Tarantino n’a fait qu’exalter les choses les plus viles en l’homme. S’il avait pu utiliser son génie au service du Bien, le monde irait mieux… »…fin de citation.

Les politiques ne sont pas à l’abri des sorties de Kassovitz.

Pendant la campagne présidentielle de 2012, il annonce que si Nicolas Sarkozy passe un deuxième tour, la France devient un pays de collabos fascistes et les membres de son parti, l’UMP, sont des fils de putes dont il faut se débarrasser.

Durant les présidentielles de 2017, il taxe de « trou du cul » Nicolas Dupont-Aignan pour avoir appelé à voter pour le Rassemblement National. 

La même année, c’est Eric Ciotti qui en prend pour son grade.

A Nantes, lors d’un contrôle routier, un jeune homme de 22 ans est tué par un policier.

Sur twitter il lance que les policiers sont à des « bons à rien » et « une bande de bâtards ».

Le député Les Républicains Eric Ciotti, fustige ses « propos intolérables ». 

Kassovitz lui répond en reprenant à sa sauce une réplique du Père Noël est une ordure : « Je te bise, Eric. Je te bise et te rebise. Je te prends, je te retourne et je te bise. »

Quand il parle mouvements sociaux et émeutes, Kassovitz ne fait pas son Gandhi… Au contraire…

Pour lui, c’est simple, 200 casseurs font davantage avancer les choses qu’un million de manifestants… Et il argumente en disant : « Un million de pacifistes, ça ne fait peur à personne, alors que trois connards qui pètent des magasins, le gouvernement se met à trembler. »

Il donne aussi un petit conseil aux manifestants qui visent le président de la République. Ils se trompent de cible. Le président est à la botte des présidents des entreprises du CAC 40. Donc c’est eux qu’il faut attaquer. Ils habitent tous au même endroit. Les empêcher de rentrer chez eux serait plus efficace que d’empêcher le président d’entrer à l’Élysée.

Le président du groupe Orange n’apprécie pas et l’accuse sur Twitter d’incitation à la violence…

Octobre 2016, Kim Kardashian est à Paris pour assister à la fashion week.

Elle loge dans une résidence hôtelière, discrète et ultra-luxe.

Dans la nuit du 2 au 3 octobre, des cambrioleurs s’introduisent dans sa suite, il lui braquent un revolver sur la tempe, la ligotent, la bâillonnent et l’enferment dans la salle de bain avant de filer avec ses bijoux.

Kim passe les pires heures de sa vie, persuadée qu’elle va être violée et tuée.

Et Kassovitz de commenter sur Twitter :

« Fier d’être parisien ».

Quelques heures plus tard, il ajoute un deuxième message :

« Il y a encore des gens qui savent travailler en France. »

Quand il parle de Dieu, Kassovitz se lâche tout autant, il déclare :

« Il faut quand même être très très très très con pour croire en Dieu. » … Oui, il a dit quatre fois le mot « très », j’ai compté.

Et sur le réseau X il lance : parle à mon Dieu ma tête est malade.

Peut-être que Dieu passait par là, a vu le message et a envoyé à son auteur un petit avertissement sous la forme d’un accident de moto qui a bien failli lui coûter la vie.

En sortant de l’hôpital, il n’a pas pu s’empêcher de jouer les cadors en lançant :

« « Putain les gars, vivez, faîtes des conneries, cassez-vous la gueule, Il faut vivre fort. Relevez-vous, apprenez de vos erreurs. Apprenez à prendre des risques. »

Bon, ça nous a rassuré, il allait bien.

Et puis il a rajouté :

« J’ai 56 ans, il faut peut-être que j’arrête d’être un connard. »

Voilà, Kasso a décidé d’arrêter de faire le connard.

Ça va nous manquer.

Heureusement il précise : « peut-être » …

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